Vue de la 15e édition du festival Hellfest, le 21 juin à Clisson (Loire-Atlantique). / SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP

C’était son premier Hellfest et elle avait hâte d’assister au concert de son groupe préféré, Architects. Mais pour cette jeune femme, la soirée du samedi 22 juin au festival de rock metal, qui a lieu chaque année en Loire-Atlantique, a viré au cauchemar. Droguée et victime d’un viol, elle a posté un message, vendredi 28 juin, sur le groupe privé Facebook « Hellmember’s Group » dans l’espoir de recueillir des témoignages qui permettront d’identifier et de retrouver son agresseur.

Son appel a été massivement repris et relayé sur les réseaux sociaux.

Elle raconte : « Je suis à ma deuxième bière, donc très lucide. Le concert commence, on est de plus en plus serrés mais je sens rapidement que quelque chose ne va pas. J’ai le cœur qui s’accélère, des nausées accompagnées de sueurs froides importantes, en fait, je dégouline. » La jeune femme décide alors de s’extraire de la foule. Elle sent que quelqu’un la suit. Sa vision est troublée et elle se « rattrape » à des gens sur son passage.

Quand elle parvient à s’asseoir un peu plus loin, une personne la soulève. « Je me dis super, quelqu’un a vu mon état et m’emmène à l’écart. Mes jambes vacillent, j’ai du mal à tenir debout. Je n’arrive pas à ouvrir les yeux comme si mes paupières pesaient des tonnes mais j’étais en même temps complètement lucide et j’entendais tout ce qui se passait autour », détaille-t-elle. La jeune femme comprend alors qu’elle a été droguée. « Je n’avais plus le contrôle de mon corps. Par exemple lever mon bras était impossible, comme si tout était anesthésié. J’ai entendu la tente s’ouvrir et se fermer et j’ai été violée. »

Dans son message, elle explique qu’elle n’a pas encore porté plainte car elle espère d’abord trouver des témoignages, photos ou vidéos. La jeune femme précise qu’elle est « blonde cheveux mi-longs ondulés », qu’elle portait « un débardeur noir, un short en jean et des chaussures similaires à des Dr. Martens, en plus fines ».

« Je ne sais pas si je suis la seule à avoir subi ça. […] Ne vous taisez pas les filles », exhorte-t-elle en conclusion de son message.

Des faits relatés quelques jours après le début de la campagne « Ici, c’est cool ». Lancée par 25 festivals et lieux culturels des Pays de la Loire, dont le Hellfest, celle-ci vise à lutter contre les violences à caractère sexuel, sexiste, raciste et homophobe lors des concerts.

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