Des purs marcheurs novices et des ralliés déjà implantés. La République en marche (LRM) poursuit sa stratégie du « en même temps » pour les élections municipales de mars 2020. Après avoir présenté ses 19 premières têtes de liste le 17 juin, le parti présidentiel a dévoilé sa deuxième vague d’investitures, lundi 1er juillet, qui comprend 19 nouveaux candidats.

Principal enseignement : la confirmation de l’investiture de Thomas Cazenave en tête de liste de LRM à Bordeaux, comme l’a annoncé Le Monde vendredi. Le délégué interministériel à la transformation publique, proche d’Emmanuel Macron, représentera bien le camp macroniste face au maire Les Républicains (LR) sortant, Nicolas Florian, qui a succédé en mars à Alain Juppé, parti au Conseil constitutionnel.

Opposé à la décision de son allié LRM, le MoDem a l’intention de son côté de soutenir M. Florian. Le choix de la continuité pour le parti de François Bayrou, qui appartient à la majorité municipale et compte comme premier adjoint Fabien Robert, issu de ses rangs. Mais une division locale stratégique de la majorité au niveau national, qui témoigne de la difficulté des deux formations à accorder leurs violons dans la perspective des municipales.

En dehors de la cité girondine, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) est la seule métropole à figurer dans cette deuxième vague. LRM a décidé d’y investir un candidat issu de la société civile : Eric Faidy, cadre chez Michelin, face au maire sortant socialiste Olivier Bianchi.

Investitures « au cas par cas »

Dans plusieurs villes, les responsables locaux du parti sont à l’honneur : c’est le cas à Troyes, où Loëtitia Carougeat, référente de l’Aube, partira à la conquête de la mairie dirigée par le sortant Les Républicains, François Baroin. Référent du mouvement en Seine-et-Marne, Laurent Moretti mènera lui campagne à Bussy-Saint-Georges face à un maire LR. Le marcheur Laurent Violleau, à Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Jean-Michel Catelinois, maire LRM sortant à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), ou Philippe Vafiades, actuel conseiller municipal LRM de Fresnes (Val-de-Marne), sont également investis. A Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), l’ancien conseiller municipal Jean-Michel Schmitt portera les couleurs de la majorité.

Le parti présidentiel apporte par ailleurs son « soutien » à des candidats plus expérimentés issus d’horizons divers

Leur profil illustre la volonté de la formation macroniste de procéder au cas par cas avec un mélange de candidatures de militants et cadres LRM, issus de la société civile, et d’alliances avec des élus sortants déjà implantés, venant parfois d’autres partis. Dans cette catégorie, en dehors de l’investiture accordée aux macronistes, le parti présidentiel apporte son « soutien » à des candidats plus expérimentés issus d’horizons divers. On y retrouve des anciens du Parti socialiste, comme Jean-Yves Chapelet, candidat à la mairie de Bagnols-sur-Cèze (Gard), Nathalie Nieson à Bourg-de-Péage (Drôme) ou encore Wilfrid Pailhes, à Bourg-Lès-Valence (Drôme) ; ou de l’UDI, comme Christophe Petit, à Epinal (Vosges).

Casse-tête à Lyon, Marseille et Paris

Tous sont tenus de « mettre la démocratie participative à l’échelle de leur commune et la priorité écologique au cœur de leur action ». Reste au parti macroniste à trancher plusieurs cas sensibles, en particulier dans les grandes métropoles. Après Toulon et Perpignan lors de la première vague, puis Bordeaux et Clermont-Ferrand, les casse-tête restent encore entiers du côté de Lyon, Marseille ou Paris…

Dimanche, Gérard Collomb, qui a quitté le gouvernement cet automne pour redevenir maire de Lyon, a ainsi indiqué sur Europe 1 sa volonté de briguer plutôt la métropole de Lyon que la mairie de la ville aux prochaines municipales, puisqu’il ne sera plus possible de cumuler les deux fonctions. « C’est Emmanuel Macron qui in fine choisira pour l’ensemble des grandes villes et pour Lyon », a assuré l’ancien ministre de l’intérieur, qui a précisé voir prochainement le chef de l’Etat à ce sujet.

A Paris, où six candidats se disputent l’investiture du parti présidentiel – dont Benjamin Griveaux, qui fait figure de favori –, LRM prévoit une audition des candidats le 9 juillet, avant, en théorie, une annonce du vainqueur le lendemain.