Mouad Bouchareb après son élection en tant que président de l’Assemblée en octobre 2018. / - / AFP

Il était l’une des cibles de la contestation qui a gagné l’Algérie depuis février. Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mouad Bouchareb, a démissionné, mardi 2 juillet, a annoncé un responsable parlementaire. « Mouad Bouchareb a démissionné ce matin de son poste de président de la chambre basse », a assuré à l’Agence France-Presse (AFP) Abdelhamid Si Affif, président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée. Aucun motif officiel n’a été fourni sur cette démission.

« Le bureau de l’APN s’est réuni et a déclaré la vacance du poste », a ajouté M. Si Affif. Selon lui, la commission juridique de l’Assemblée devra encore élaborer un « rapport de vacance du poste » qu’elle soumettra en session plénière, chargée de l’entériner, le tout « dans un délai de quinze jours ». La séance de clôture de la session parlementaire de la chambre basse, prévue dans la journée, a, elle, été annulée.

Bien qu’occupant une fonction moins exposée, M. Bouchareb faisait partie, avec le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, le premier ministre, Noureddine Bedoui, et l’ex-président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaiz, des « 4B » dont les contestataires ont réclamé le départ après la démission le 2 avril, sous pression de la rue et de l’armée, du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika.

19e semaine de contestation

Ancien chef du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN, majoritaire), Mouad Bouchareb, 47 ans, avait été élu, fin octobre 2018, à la tête de l’Assemblée. En avril, il avait démissionné de son poste de secrétaire général du FLN, en même temps que le président Abdelaziz Bouteflika.

Cette nouvelle démission intervient dans un contexte particulièrement troublé en Algérie, où les manifestations pour le départ de l’ensemble du système au pouvoir ne faiblissent pas. La présidentielle prévue le 4 juillet pour élire un successeur à M. Bouteflika a été annulée faute de candidats et, en vertu de la Constitution, la période d’intérim au poste de chef de l’Etat de M. Bensalah est censée prendre fin le 9 juillet.

Des centaines d’étudiants et enseignants ont de nouveau manifesté contre le régime mardi, pour la 19e semaine d’affilée, réclamant particulièrement la libération des « détenus politiques ».

De nombreux slogans ont de nouveau visé le général Ahmed Gaïd Salah, devenu de facto l’homme fort du pays, qui refuse les revendications des manifestants. La principale d’entre elles est la mise en place d’instances de transition débarrassées de tous les fidèles d’Abdelaziz Bouteflika et qui seraient chargées de réformer le pays avant la tenue d’une élection présidentielle.