De l’herbicide glyphosate pulvérisé dans un champ de maïs à Saint-Léonard-des-Bois (Sarthe), le 21 mars 2019. / JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Les députés de la chambre basse du Parlement autrichien ont adopté, mardi 2 juillet, un projet de loi interdisant totalement l’usage de l’herbicide glyphosate. L’Autriche devient ainsi le premier pays européen à bannir le glyphosate, classifié « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2015.

Si la chambre haute ne soulève aucune objection, comme cela paraît vraisemblable, le texte aura force de loi dès que le président autrichien, Alexander Van der Bellen, ancien dirigeant des Verts, l’aura signé.

Sous la marque Roundup, le glyphosate est fabriqué par Monsanto, qui appartient à Bayer. « Les preuves scientifiques montrant les effets cancérigènes de l’herbicide sont de plus en plus étayées. Il est de notre responsabilité de bannir ce poison de notre environnement », a déclaré la dirigeante du SPÖ (sociaux-démocrates), Pamela Rendi-Wagner.

23 % de terres agricoles « bio »

Le projet de loi avait été déposé par le SPÖ et a reçu le soutien du Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite) ainsi que du parti libéral Neos. L’ÖVP (Parti conservateur) était hostile au projet de loi et a estimé qu’une telle interdiction serait contraire au droit européen.

D’autres pays de l’Union européenne ont adopté des interdictions partielles du glyphosate, même si la France a réduit ses ambitions en la matière. L’Autriche, elle, s’est tournée vers l’agriculture biologique plus que tout autre pays de l’Union européenne : environ 23 % de ses terres agricoles sont consacrées au « bio » en Autriche, contre une moyenne de 7 % pour l’UE, selon des statistiques européennes de 2017.