Manifestation devant la Cour suprême contre l’introduction d’une question sur la nationalité dans le recensement de 2020, le 23 avril 2019. / MANDEL NGAN / AFP

Voulue par Donald Trump mais critiquée par les démocrates et rejetée par la Cour suprême, la question de la nationalité dans le prochain recensement de la population aux Etats-Unis, en 2020, est définitivement abandonnée, a confirmé le département de la justice à Buzzfeed et CNN.

Le processus d’impression des formulaires de recensement – qui doit se tenir tous les dix ans selon la Constitution – a commencé. Cette annonce suit une décision de la Cour suprême des Etats-Unis, qui avait bloqué jeudi l’ajout de cette question pour le recensement prévu en 2020, jugeant « artificielles » les justifications fournies par l’administration Trump. Le président Trump avait à l’origine appelé à un report de leur impression, le temps de fournir de nouveaux arguments à la Cour.

« Il y a une grande différence pour moi entre être un citoyen des Etat-Unis et être un [résident] illégal », avait déclaré M. Trump lundi devant des journalistes, réaffirmant vouloir établir grâce au recensement la situation de chacun.

Fournir un décompte exact de la population

Une option finalement abandonnée, a annoncé mardi la procureure générale de l’Etat de New York : « Nous sommes heureux que le recensement de 2020 commence à être imprimé sans une question sur la nationalité », a écrit Letitia James, qui avait attaqué cette mesure aux côtés d’autres Etats. « Alors que l’administration Trump a pu chercher à politiser le recensement », celui-ci « restera un outil servant à obtenir un décompte exact de notre population », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Les enjeux étaient énormes : le recensement conditionne l’octroi de 675 milliards de dollars de subventions fédérales et le nombre de sièges alloués à chaque Etat à la Chambre des représentants, en fonction du nombre de résidents. Or, l’ajout d’une question sur la nationalité, abandonnée il y a plus de soixante ans, aurait poussé entre 1,6 million et 6,5 millions d’immigrés à s’abstenir de participer ou à mentir sur le questionnaire, par peur d’être fichés, selon les experts du bureau du recensement.