Le dispositif informatique MCAS, qui sert à stabiliser l’appareil, notamment dans sa phase de décollage, est mis en cause dans les deux crashs. / STEPHEN BRASHEAR / AFP

Les familles des victimes des deux accidents des Boeing 737 MAX qui ont fait 346 morts recevront au total 100 millions de dollars (88 millions d’euros) de la part du constructeur aéronautique américain. « Ces fonds vont aider à financer l’éducation, les dépenses quotidiennes et le préjudice subit pour les familles des victimes et serviront aussi à financer des programmes communautaires et le développement économique dans les communautés touchées », a précise Boeing mercredi 3 juillet dans un communiqué.

Le dispositif informatique MCAS, qui sert à stabiliser l’appareil, notamment dans sa phase de décollage, est mis en cause dans le crash de la compagnie indonésienne Lion Air du 29 octobre 2018, qui a fait 189 morts, puis dans celui d’Ethiopian Airways, le 10 mars 2019, où 157 personnes ont perdu la vie. Deux catastrophes aériennes qui ont donc fait 346 victimes, passagers et membres d’équipages. Depuis ce dernier crash, tous les modèles du 737 MAX restent au sol, et ce pour une durée indéterminée. Dans les deux cas, le logiciel anti-décrochage MCAS de l’avion a été mis en cause.

Une gestion de crise très critiquée

Le constructeur, très critiqué pour sa gestion des deux tragédies et accusé de manquements en matière de sécurité pour son avion-vedette, a précisé qu’il verserait ces fonds sur « de nombreuses années ». Le montant représente un peu moins que le prix catalogue d’un 737 MAX.

« Nous sommes vraiment désolés de la perte tragique de vies dans ces deux accidents et ces pertes en vies humaines vont peser lourdement dans nos cœurs et nos esprits dans les années à venir », a écrit Dennis Muilenburg, le PDG du constructeur, dans un communiqué se présentant comme un acte de contrition. « Nous adressons nos plus vives sympathies aux familles et aux proches de ceux qui se trouvaient à bord et nous espérons que ce premier geste va aider à apporter du réconfort », a-t-il ajouté.

Les auditions parlementaires et les enquêtes menées par la presse ont révélé ce qui semble être des dysfonctionnements dans la procédure de certification de cet appareil. Ces informations ont gravement affecté l’image de Boeing, d’autant que la gestion de la crise en matière de communication de l’entreprise, à commencer par son PDG, a elle aussi été catastrophique de l’avis de nombreux experts.