Le père Bernard Preynat, accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes scouts de la région lyonnaise avant 1991, a été condamné jeudi 4 juillet à un « renvoi de l’état clérical ». Il s’agit de la plus lourde peine que peut prononcer la justice de l’Eglise.

« L’abbé Bernard Preynat a été reconnu coupable d’avoir posé des actes délictuels à caractère sexuel sur des mineurs de moins de 16 ans », peut-on lire dans un communiqué du tribunal ecclésiastique.

« Au regard des faits et de leur récurrence, du grand nombre de victimes, du fait que l’abbé Bernard Preynat a abusé de l’autorité que lui conférait sa position au sein du groupe scout (…), le tribunal a décidé de lui appliquer la peine maximale prévue par le droit de l’Eglise dans un tel cas à savoir le renvoi de l’état clérical », détaille le tribunal.

Le père Preynat a un mois pour « interjeter appel devant le tribunal de la Congrégation pour la doctrine de la foi ».

Une affaire boule de neige

Les soupçons visant l’homme d’Eglise ont provoqué une onde de choc dans le diocèse de Lyon, placé sous la responsabilité du cardinal Barbarin depuis 2002.

Ce dernier connaissait les rumeurs, confirmées par le père Preynat, depuis 2007, mais il n’a informé le Saint-Siège qu’en février 2015, après avoir reçu la lettre d’une victime. Le cardinal Barbarin se défend en invoquant la prescription des faits, mais en mars 2019, il a été reconnu coupable de non-dénonciation d’abus sexuel et condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon.

Le cardinal se rend alors à Rome pour remettre sa démission au pape qui la refuse. Cette affaire a entraîné des demandes d’apostasie (des débaptisations) et le prêtre Pierre Vignon a lancé une pétition demandant au cardinal inquiété de démissionner. Il n’est pas certain qu’elle change la loi du silence qui a souvent cours dans l’Eglise : à la suite de sa pétition, le prêtre Vignon n’a pas été reconduit dans ses fonctions ecclésiastiques.

Pédophilie dans l’Eglise : comprendre cette crise historique
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