La perspective d’un plan de départs circulait dans les couloirs de Canal+ depuis plusieurs mois. Elle a été confirmée, jeudi 4 juillet, par un e-mail envoyé par la direction aux représentants du personnel, les convoquant mardi 9 juillet pour les informer d’un « projet de réorganisation » de la branche française de l’entreprise « se matérialisant par un plan de départs volontaires ».

Le groupe de télévision payante prévoit de supprimer autour de 500 postes en France sur environ 2 800, selon les informations de Satellifax et des Jours confirmées au Monde. Le pôle édition, consacré à la fabrication des programmes, sera particulièrement visé, mais l’ensemble des entités (distribution, studios, administration) sont concernées.

300 000 abonnés de moins

Cette annonce illustre les déboires de l’entreprise tombée dans l’escarcelle de Vincent Bolloré depuis qu’il a pris le contrôle de Vivendi il y a cinq ans. Canal+ fait face à une double concurrence en France. Celle des plates-formes de vidéo à la demande par abonnement, comme Netflix et Amazon Prime, dans les films et les séries. Dans le sport, la chaîne a perdu son quasi-monopole dans la détention des droits de retransmission, avec la montée en puissance de BeIN Sports, SFR (Altice) et de l’espagnol Mediapro.

Au milieu de ce paysage tourmenté, le groupe a vu son nombre d’abonnés nettement reculer. Il a perdu 300 000 abonnés directs en France pour tomber à 4,73 millions de clients. A ce chiffre s’ajoutent les 3,6 millions d’abonnés issus de partenariats avec des opérateurs de télécoms.

Canal+ cherche maintenant à faire des économies dans ses chaînes gratuites de la TNT (C8, CStar et CNews)

Outre ses difficultés dans la télévision payante, Canal+ cherche maintenant à faire des économies dans ses chaînes gratuites de la TNT (C8, CStar et CNews). Le groupe a déjà sabré dans les programmes en clair de Canal+, ce qui a entraîné la disparition d’émissions emblématiques comme « Le Grand Journal » ou « Les Guignols », au grand dam des nostalgiques de l’« esprit Canal ».

Ce n’est pas la première fois que l’entreprise se résout à tailler dans ses effectifs. Il y a deux ans, elle avait procédé à une restructuration de ses centres d’appel (centres de relation clientèle) en France, entraînant la suppression d’un peu plus de 150 emplois.