Les Néerlandaises ont battu (1-0 après prolongation) les Suédoises, mercredi 3 juillet, en demi-finales du Mondial. / JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Ce fut le sommet de l’ennui. Aux antipodes de la première demi-finale si spectaculaire de la veille entre les championnes du monde américaines et les Anglaises (2-1), ce Pays-Bas-Suède a plongé, mercredi 3 juillet, le public du « Grand stade » de Décines-Charpieu (Rhône) dans une forme de somnolence. Et la chaleur écrasante ressentie dans l’enceinte n’a rien arrangé.

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Malgré leurs prières, les 48 000 spectateurs n’ont pu échapper à une prolongation, les deux équipes n’ayant pu se départager (0-0) au terme du temps réglementaire. C’est finalement la Néerlandaise Jackie Groenen qui a égayé la soirée en offrant, d’une jolie frappe croisée (99e minute), la qualification à son pays.

Sacrées championnes d’Europe à « la maison » en 2017, les Néerlandaises auront le privilège de disputer, dimanche 7 juillet, à Décines-Charpieu, leur première finale de Coupe du monde face aux Américaines, impitoyables tenantes du titre. En constante progression, les joueuses de la sélectionneuse Sarina Wiegman ont l’opportunité de décrocher le trophée planétaire alors qu’elles ne participent au tournoi que pour la deuxième fois. La Suède, elle, affrontera l’Angleterre, samedi 6 juillet, à Nice, lors du match pour la troisième place.

Le but libérateur de Jackie Groenen

Sans forcer le trait, ce match lénifiant s’est longtemps résumé à un festival de passes téléphonées, de dégagements ratés, de mauvaises relances, de contacts rugueux et de tacles en retard. Bien en place défensivement, disciplinées, les Suédoises ont ouvert les hostilités. A la réception d’un bon décalage de Sofia Jakobsson, Stina Blackstenius a manqué son duel (12e) avec la gardienne néerlandaise, Sari van Veenendaal.

Expertes dans l’art de casser les attaques adverses, les Scandinaves ont eu une nouvelle occasion d’ouvrir la marque en première période. Mais, d’un arrêt réflexe du pied, Sari van Veenendaal a repoussé une reprise du « pointu » de Lina Hurtig (38e).

En difficulté face à des Suédoises plus athlétiques (une seule joueuse en-dessous d’un 1m70 parmi les onze titulaires), les Néerlandaises ont encore subi au début du second acte. A l’entrée de la surface, la défenseuse Nilla Fischer a vu sa frappe percuter le poteau (55e). Les Pays-Bas ont réagi par l’intermédiaire de la buteuse Vivianne Miedema, dont la tête a tapé sous la barre transversale.

Totalement éteint, le public néerlandais s’est soudainement réveillé lors de l’entrée (72e) de l’attaquante Shanice van de Sanden. La véloce joueuse de l’Olympique lyonnais s’est rapidement illustrée en mettant au supplice l’arrière-garde suédoise. En prolongation, le but libérateur de Jackie Groenen a fait chavirer les supporteurs des « Lionnes oranje ». Les coéquipières de Vivianne Miedema ont ensuite longuement paradé sur la pelouse, drapées dans l’étendard national.

« Tout peut arriver en finale »

Eliminées en huitièmes de finale lors de l’édition 2015, au Canada, les joueuses néerlandaises sont devenues la sensation de ce Mondial. En terrassant les Suédoises, médaillées d’argent aux Jeux olympiques de 2016 à Rio, elles prolongent un parcours sans faute en France, marqué par des succès probants contre l’Italie (2-0), en quarts, et le Japon (2-1) en huitièmes.

Une marée orange devrait déferler sur Lyon, dimanche, pour le choc contre les Etats-Unis. Au vu de leur prestation contre la Suède, les Pays-Bas semblent partir de très loin. « Tout peut arriver. Il nous reste un match pour devenir championnes du monde. Ce serait incroyable ! », a insisté Jackie Groenen.

« Ce sera très compliqué mais nous sommes prêtes », a ajouté Sarina Wiegman qui défiera, dimanche, la sélectionneuse américaine Jill Ellis. Il paraît toutefois hautement improbable que les Etats-Unis (24 buts inscrits pour trois encaissés en six matchs), qui ont disposé d’un jour de repos supplémentaire, soit renversés en finale par les Lionesses Oranje. Si ces dernières étaient sacrées, l’exploit serait historique.