Autrice de 33 points, Sandrine Gruda a porté les Bleues vers les demi-finales. / ANDREJ ISAKOVIC / AFP

« Quel match ! » Les traits tirés, Sandrine Gruda peine à y croire. Son équipe de France féminine de basket est en demi-finale de l’Euro 2019, comme lors des trois précédentes éditions. « Je n’en reviens pas, les choses se sont passées tellement vite », souffle la vétéran bleue au micro de Canal+ Sport. Autrice de sa meilleure performance sous le maillot bleu (33 points et 10 rebonds), l’intérieure française a porté les Bleues dans leur victoire, après prolongations, face à la Belgique, jeudi 4 juillet (84-80).

Une rencontre, probablement la plus belle de la compétition jusque-là, qui aura connu plusieurs visages. « On était très bien au début, ensuite on a pris l’eau. Puis on a galéré pour revenir. Bref, il y a eu un enchaînement de situations qu’il a fallu qu’on surmonte, a savouré Gruda. C’est vraiment une victoire d’équipe. »

Laminées l’an passé par les Belgian Cats en quart de finale du Mondial, les Bleues ont entamé la partie le couteau entre les dents. Avec Sandrine Gruda dans le rôle de l’exorciste. Elle qui avait souffert à Tenerife dans son duel avec Emma Messseman (1/11 au tir) attaque d’entrée. Et défend, grattant un ballon sur la star d’Ekaterinbourg que Valeriane Ayayi conclut en contre-attaque. « On s’installe et on joue », insiste la coach Valérie Garnier, alors que ses joueuses ont creusé un premier écart (13-5). Plus agressives en défense, leur marque de fabrique, les Françaises empêchent les Belges de dérouler leur jeu léché et concluent le premier quart-temps avec onze points d’avance.

Bria Hartley clutch pour égaliser

Las, les coéquipières d’une Olivia Epoupa à nouveau au four et au moulin (13 points, 9 rebonds, 5 passes) ont progressivement laissé leur adversaire mettre en place son jeu de passe et revenir dans la partie. Négligeant le repli en défense, les Françaises ont subi la loi des coéquipières de la meneuse Julie Allemand, qui ont viré en tête à l’amorce du dernier quart-temps (56-62).

Sur les ailes d’Epoupa et de leur capitaine, Endy Miyem, les Françaises se sont arc-boutées en défense, donnant tout pour éviter une sortie prématurée à l’Euro, chose inconnue depuis 2007. « Si on ne défend pas fort toutes ensemble, on n’est pas en prolongations, si Bria ne met pas son trois-points, on n’est pas en prolongations, si Olivia ne vole pas un ballon, on n’est pas en prolongations », a savouré Gruda, qui a pris sa revanche sur Emma Meesserman, l’une des meilleures intérieures de la planète (24 points, mais sortie pour cinq fautes en prolongations).

A dix secondes de la fin du temps réglementaire, c’est la nouvelle venue, Bria Hartley, qui déclenche à trois points après un rebond long. Menées de trois points, les Bleues égalisent (68-68) et voient leur meneuse franco-américaine – formée aux Etats-Unis – apporter ce qui a pu leur manquer depuis le départ de « Caps » Céline Dumerc : du sang glacial dans les veines aux moments les plus chauds.

En prolongations, Sandrine Gruda a parachevé son édifice monumental pour éliminer les Belgian Cats de la compétition. Et hissé son équipe en demi-finale de l’Euro, et au TQO (tournoi de qualification olympique), étape nécessaire pour espérer participer aux Jeux olympiques de Tokyo l’an prochain.

Après un jour de repos, les Françaises affronteront les surprenantes Britanniques, qualifiées pour la première demi-finale de leur histoire, et leur phénomène Tami Fagbenle (29 points contre la Hongrie en quart). « Il va falloir mettre du cœur à l’ouvrage et sortir un gros match, pour montrer qu’on en veut plus qu’elles », a anticipé Endy Miyem. Leur performance de jeudi soir pourrait leur servir d’exemple.