Face à la Belgique, les Bleues d’Endy Miyem aspirent à prendre leur revanche sur le dernier Mondial. / ILMARS ZNOTINS / AFP

Comme on se retrouve. A la fin du mois de septembre 2018, l’équipe de France féminine de basket avait vu les déferlantes belges briser ses rêves de podium mondial, sur l’île de Tenerife (Espagne). Moins d’un an après leur défaite (86-65), les Bleues affrontent à nouveau les Belgian Cats au stade des quarts de finale d’une compétition internationale (18 heures, à Belgrade).

Jeudi 4 juillet, c’est une place en demi-finales de l’Euro 2019 qui se joue, et un peu plus. Une victoire pourrait ouvrir aux Françaises la porte de la finale car, en demi-finales, le vainqueur du match Hongrie - Grande-Bretagne semble à leur portée. Elle offrirait aussi un accès au tournoi de qualification olympique, réservé aux six meilleures équipes de la compétition, « objectif principal » des filles de Valérie Garnier.

Mais avant de se projeter vers une éventuelle demi-finale ou les Jeux olympiques, l’équipe de France doit oublier le « très mauvais souvenir » du quart du Mondial 2018. « On a pris une bonne claque, rappelle Valériane Ayayi à l’Agence France-Presse, et la première chose qu’on s’est dite, c’est qu’on ne voulait pas revivre ce fiasco. » Dépassées par une équipe de Belgique plus collective, plus adroite et plus dynamique, les Bleues avaient pris l’eau de toutes parts.

« Toujours un peu amère »

Avant le début de l’Euro, Endy Miyem, la capitaine française, refusait de se focaliser sur la Belgique et un esprit de revanche, mais insistait sur l’état d’esprit nécessaire à un bon parcours. « Il faut qu’on soit des battantes. C’est ce qui nous a manqué l’an passé, on a produit du beau basket, mais il faut parfois être un peu plus dures sur les joueuses adverses. »

« J’en suis toujours un peu amère », a néanmoins reconnu la capitaine des Bleues à propos du précédent France-Belgique, une fois l’affiche confirmée, lundi. Les Bleues étaient rentrées de Tenerife « pas du tout satisfaites de ce qu’elles avaient produit », rapporte la nouvelle venue Iliana Rupert (qui a intégré le groupe au printemps) : « On a tout mis à plat, et on est motivées par l’idée de montrer que ce match était une erreur, et qu’il ne correspond pas à ce que l’équipe de France produit. »

Remontées également par une intervention musclée du président de la Fédération française de basket (FFBB), Jean-Pierre Siutat, les Bleues ont « tiré les enseignements de cette défaite », assurait Valérie Garnier avant la compétition. « Mais on est passées à autre chose, a poursuivi la sélectionneuse française. On en a parlé, on sait ce qui nous a manqué, il ne faut pas que ça se reproduise. » A commencer par des absences en défense inhabituelles pour l’équipe de France, qui a forgé son palmarès – cinq podiums de rang à l’Euro – sur son assise défensive.

Des Belges « un peu moins dans le flot »

Finalement quatrièmes du Mondial espagnol l’an passé, les Belgian Cats étaient alors au sommet de la vague, un an après avoir étrenné leur palmarès international (du bronze à l’Euro en 2017). Favorites de la compétition, les coéquipières de l’intérieure Emma Meesseman ont peiné à assumer ce statut au début de cet Euro. Battues par la Biélorussie et la Serbie en phase de groupes, les Belges se sont qualifiées pour les quarts de finale à l’issue d’un « match de la peur », remporté in extremis contre la Slovénie (72-67) en barrage.

« Elles sont peut-être un peu moins dans le flot aujourd’hui, constate Valérie Garnier. Elles sont attendues, elles ont un nouveau statut. » Sauf que face à des Bleues invaincues, les joueuses du « Plat Pays » rendossent avec joie la tunique de l’outsider. « Ce rôle va mieux nous convenir et je suis convaincu que cela va nous libérer », a assuré le sélectionneur Philip Mestdagh, interrogé par la presse belge mercredi. « Individuellement, [les Bleues] sont plus fortes, cela dit en équipe, on peut faire quelque chose. » Atomisées sur l’archipel des Canaries, les Françaises ont payé pour l’apprendre.

« C’est un match particulier parce que je les connais bien et je les aime bien », a déclaré la meneuse belge Julie Allemand, récemment sacrée championne de France avec Lyon-Asvel. Un an après avoir fait goûter aux Bleues un échantillon du seum éprouvé par la Belgique après son élimination du Mondial de football masculin par les Français, les Belges aspirent à rééditer leur performance. « L’an dernier, il y avait une grosse envie de les tuer. Il y a toujours cette envie, mais peut-être que je suis plus respectueuse », avance Julie Allemand.

Montant en puissance, notamment en matière « d’enthousiasme, d’énergie et d’intensité défensive », selon leur coach, les Bleues visent un nouveau rendez-vous en demi-finale de l’Euro. Une habitude depuis dix ans qu’elles n’entendent pas abandonner en route, surtout face aux voisines d’outre-Quiévrain.

France-Belgique, jeudi à 18 heures à Belgrade (Canal+ Sport).