La réalisatrice américano-ghanéenne Leila Djansi est à l’origine d’une vaste campagne sur les réseaux sociaux, baptisée #DropThatChamber, contre le projet du nouveau Parlement. / TASOS KATOPODIS / AFP

Une importante polémique autour du coût des travaux du nouveau Parlement ghanéen, qui devrait s’élever à 200 millions de dollars (quelque 177 millions d’euros), secouait jeudi 4 juillet le pays d’Afrique de l’Ouest, enflammant ses réseaux sociaux. Le gouvernement ghanéen a emprunté 200 millions de dollars pour construire un nouveau Parlement, mais nombre de ses citoyens estiment que le Ghana est confronté à des problèmes plus urgents.

« C’est complètement inutile. Les hôpitaux manquent de tout. Il y a beaucoup d’écoles délabrées à travers le pays », rappelle la réalisatrice Leila Djansi, à l’origine d’une vaste campagne sur les réseaux sociaux, baptisée #DropThatChamber et partagée par des milliers d’internautes sur Facebook et Twitter. « Trop c’est trop. Ils ne se soucient pas des mauvaises routes. Ils ne se soucient pas de nous », a-t-elle expliqué à l’AFP, soulignant qu’une manifestation contre le projet aurait lieu le 13 juillet.

Augmentation tous les dix ans du nombre de députés

Le nouveau Parlement, qui pourra accueillir jusqu’à 450 députés, comportera une chapelle, une mosquée, un restaurant et un musée, un projet bien plus ambitieux que la chambre actuelle qui compte 275 sièges. La constitution ghanéenne prévoit une augmentation tous les dix ans du nombre de circonscriptions et donc de députés, pour s’adapter aux évolutions démographiques.

Interrogé par l’AFP, le ministre des affaires parlementaires, Osei Kyei Mensah-Bonsu, a défendu son projet de complexe ultramoderne, estimant que « cela fait longtemps qu’il est attendu » et que « la chambre actuelle est trop petite ». « Nous sommes sensibles aux besoins des Ghanéens, mais cela facilitera également le travail des parlementaires […]. Mais nous ne l’imposerons pas si une majorité de Ghanéens s’y oppose », a-t-il assuré.

La société civile est très active au Ghana, pays réputé pour être un exemple démocratique et de bonne gestion en Afrique subsaharienne. Elle s’est déjà mobilisée contre des scandales financiers, qui ont notamment coûté la réélection à l’ancien président John Mahama.