(De gauche à Droite) Pascal Razakanantenaina, Romain Metanire, Thomas Fontaine, Jerome Mombris, Marco Ilaimaharitra, Melvin Adrien, Anicet Andrianantenaina, Ibrahim Amada  et Charles Andriamahitsinoro en pleine Coupe d’Afrique des Nations 2019 (CAN), le 30 juin 2019. (Photo de Giuseppe CACACE / AFP) / GIUSEPPE CACACE / AFP

Un vent de liesse souffle sur la Grande île depuis le 16 octobre 2018. C’est ce jour-là que la sélection nationale malgache a arraché la première qualification de son histoire pour la CAN. Au stade Vontovorona, à une heure de la capitale, où l’équipe jouait contre la Guinée, Njiva Rakotoharimalala a marqué à la 37e minute le but qualificateur, soutenus par des supporters venus en foule en taxi-brousse, malgré la chaleur de la saison sèche et la piste cahoteuse qui amène à l’enceinte.

Et ce n’était qu’un début… Le « Petit Poucet » malgache - comme la surnomme affectueusement Nicolas Dupuis, son sélectionneur a depuis battu le « Goliath » nigérian, et décroché sa place pour les huitièmes de finale. Dans ce pays où 75 % de la population vit avec moins de deux euros par jour et où les salaires des joueurs restent modestes, la performance de l’équipe de la Grande île est unanimement saluée.

Ce parcours sans faute des Barea de Madagascar était totalement inattendu puisque en 72 ans d’existence ils n’avaient jamais participé à un tournoi continental ou international, à l’exception de la Coupe COSAFA (compétition qui oppose les équipes nationales d’Afrique Australe). Derrière cette prouesse, il y a ces joueurs, devenus les idoles.

Lalaina Nomenjanahary

C’est sans conteste le buteur star de la sélection de Nicolas Dupuis. Surnommé “Bolida” en raison de sa vitesse, la star a commencé à jouer dans la rue. Repéré à 9 ans et formé à l’Ajesaia (Association des jeunes sportifs de l’avenir inter-arrondissement ; club de football de la capitale qui possède aussi une école), Lalaina Nomenjanahary y reste jusqu'à son bac. Il se révèle au Racing Club de Lens, avant de s’envoler vers le Paris FC en 2016, un club de Ligue 2.

Faneva Imà Andriatsima

C’est le capitaine emblématique des Barea. L’attaquant joue actuellement au Clermont Foot 63, en Ligue 2. Avant il avait été repéré par le FC Nantes alors qu’il évoluait encore dans un club de foot de la capitale dont il est originaire. Avec 13 buts à son actif, c’est le meilleur buteur de la sélection nationale, dont il fait partie depuis 2010.

Jérémy Morel

Dernier arrivé dans la sélection, Jérémy Morel est le joueur le plus expérimenté. Il a débuté sa carrière au FC Lorient, et a exercé par la suite à l’Olympique de Marseille puis à l’Olympique Lyonnais. En dépit de ce temps passé en France, la naissance de son père à Diego-Suarez, dans le nord de l’Île, a permis à Jérémy Morel de rejoindre la sélection nationale le 26 octobre 2018.

Carolus Andriamanitsinoro

De son vrai prénom Charles, c’est l’attaquant-héros du match contre le Nigéria. Sacré meilleur buteur du championnat d’Arabie Saoudite, il a joué durant sept années pour plusieurs clubs en Algérie, pays dont il possède la nationalité.

Anicet Andrianantenaina Abel

Privé de terrain pendant 8 mois à cause d’une blessure, Abel Anicet a finalement été appelé par Nicolas Dupuis. Enfant de l’Ajesaia, il part à 14 ans rejoindre le club d’Auxerre et effectue la totalité de son parcours professionnel en Bulgarie comme milieu de terrain. Il est le premier malgache à marquer lors de la CAN et inscrit le premier but de la sélection contre la Guinée le 22 juin 2019 lors d’un des matches de poule.