Le président de la FIFA Gianni Infantino, la ministre des sports Roxana Maracineanu, le président Emmanuel Macron, le footballeur Kylian Mbappé et Noël ë, président de la fédérationfrançaise de football, le 7 juillet à Lyon. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Cris homophobes, primes pour les sportives, polémique sur les cadres d’Etat dans le sport et la place de Total dans les JO de Paris… Dans un entretien à Franceinfo, le président Emmanuel Macron s’est exprimé, dimanche 7 juillet, sur plusieurs thématiques relatives aux dernières polémiques du monde sportif.

  • Contre les cris homophobes dans les stades

« On ne peut pas s’habituer à l’homophobie et au racisme sous prétexte que l’on serait dans un stade de football », a estimé le président Emmanuel Macron, se disant favorable à l’arrêt des rencontres en cas d’incidents.

Il soutient ainsi sa ministre des sports, Roxana Maracineanu, qui avait rappelé mi-avril que les arbitres avaient la « possibilité d’interrompre les matchs » en cas d’incidents homophobes dans les stades, au même titre que pour des actes racistes. Une réaction aux chants homophobes entendus fin mars lors du dernier clasico « PSG-OM » au Parc des Princes, où des supporters parisiens avaient assimilé les Marseillais à « des rats », des « pédés » ou des « enculés ».

  • Primes pour les sportives

Emmanuel Macron a estimé dimanche que les primes versées par les fédérations nationales à leurs sélections féminines, devaient « progressivement converger » vers celles reçues par leurs homologues masculins, même si « ce n’est pas au président de le décréter ».

Questionné sur la parité dans la pratique au niveau amateur, Emmanuel Macron a jugé : « D’abord il faut laisser faire les choses elles-mêmes, ça ne se fait pas par décret. (…) Il faut plutôt se mettre en situation de préparer nos équipes, d’aider nos clubs, partout, à accueillir les jeunes filles qui vont venir s’inscrire parce que je suis sûr que tout ça [la Coupe du monde] va éveiller des passions et de l’enthousiasme. » Il a ainsi promis que l’Etat allait « aider et être aux côtés de la Ligue et de l’ensemble des équipes pour avoir les capacités d’accueil » nécessaires.

  • Transfert des cadres d’Etat dans le sport

« Il est pas question d’aller diminuer l’investissement qu’on fait dans le sport », a affirmé le président de la République, alors que sa ministre des sports fait face à une fronde des cadres d’Etat (CTS). « L’idée n’est pas de faire une économie. L’idée, c’est juste que ces conseillers techniques sportifs, ils soient d’un point de vue managérial dans des équipes beaucoup plus cohérentes, c’est-à-dire auprès des fédérations », a-t-il ajouté.

Le mot-clé #touchepasamoncts a défilé sur les réseaux sociaux, et des médaillés olympiques comme Kevin Mayer, Renaud Lavillenie ou Nikola Karabatic ont exprimé leurs inquiétudes, pendant que certains arboraient des brassards rouges sur des compétitions internationales. Au-delà de l’opposition d’une majorité d’agents, le projet suscite aussi les craintes de fédérations qui redoutent que les compensations financières de l’Etat ne durent qu’un temps. Le 27 juin, lors de l’examen du projet de loi sur la fonction publique, le Sénat à majorité de droite a préféré exclure, par voie d’amendement, les CTS d’un possible transfert obligatoire aux fédérations sportives.

  • Désengagement de Total des JO 2024 à Paris

Emmanuel Macron a estimé dimanche que le désengagement de Total pour sponsoriser les Jeux olympiques de 2024 en France, sous la pression de la maire de Paris, n’était « pas une bonne idée » parce que l’entreprise aurait pu « aider à financer des Jeux verts ».

Emmanuel Macron a regretté des « leçons de morale » : « C’est plus facile d’écarter de l’argent privé en donnant des leçons de morale que d’en trouver, donc maintenant on doit mobiliser collectivement tous les financeurs français », a-t-il affirmé.

Fin mars, Anne Hidalgo avait écrit au patron du Comité d’organisation des Jeux olympiques de 2024, Tony Estanguet, pour réclamer des Jeux exemplaires sur le plan environnemental et n’ayant en particulier pas recours à des sponsors actifs dans les énergies fossiles, un courrier qui visait clairement Total, sans le nommer.