Le Parlement ghanéen. / CC 2.0

Accra a renoncé à consacrer 200 millions de dollars à un nouveau Parlement face au tollé provoqué par le coût des travaux, a-t-on appris, lundi 8 juillet, de source officielle, à quelques jours d’une manifestation prévue samedi contre le projet.

Le gouvernement ghanéen a emprunté à l’Inde 200 millions de dollars (178,4 millions d’euros) pour construire ce nouveau bâtiment et nombre de ses citoyens estiment que le pays d’Afrique de l’Ouest est confronté à des problèmes plus urgents. Une vaste campagne sur les réseaux sociaux, baptisée #DropThatChamber (« Renoncez à ce Parlement »), a obtenu le soutien de milliers d’internautes.

« Nous sommes une institution à l’écoute, et après avoir évalué les opinions des gens, nous avons décidé de renoncer à l’idée », a déclaré à l’AFP Kate Addo, directrice par intérim des affaires publiques du Parlement. « Nous nous sommes rendu compte que les gens pensent qu’une nouvelle Chambre n’est pas nécessaire maintenant, mais ça ne veut pas dire que nous n’en avons pas besoin. »

Scandales financiers

Le nouveau Parlement, pouvant accueillir jusqu’à 450 députés, aurait dû comporter une chapelle, une mosquée, un restaurant et un musée, un projet bien plus ambitieux que l’Assemblée actuelle qui compte 275 sièges, pour 275 députés.

La Constitution ghanéenne prévoit une augmentation tous les dix ans du nombre de circonscriptions et donc de députés, pour s’adapter aux évolutions démographiques.

Les opposants au projet ont indiqué qu’ils maintenaient une manifestation prévue samedi tant que le Parlement n’aura pas rendu publique une résolution officielle prévoyant son abandon.

La société civile est très active au Ghana, pays réputé pour être un exemple démocratique et de bonne gestion en Afrique subsaharienne. Elle s’était déjà mobilisée contre des scandales financiers, qui ont notamment coûté sa réélection à l’ex-président John Mahama.