L’information était connue depuis plusieurs jours, elle est maintenant officielle : Canal+ France a annoncé mardi 9 juillet la mise en place d’un plan de départs volontaires « d’un maximum de 492 personnes », selon un communiqué. Cela représente un peu plus de 18 % des effectifs en France, qui s’élèvent à 2 600 personnes.

Selon les informations de Satellifax et du site Les Jours parues la semaine dernière et confirmées au Monde, ce plan vise particulièrement le pôle édition, consacré à la fabrication des programmes, mais toutes les entités – distribution, studios, administration – sont concernées.

« Pour répondre aux bouleversements du secteur de l’audiovisuel et à la transformation de ses métiers, le groupe s’est engagé, depuis plusieurs années, dans la redéfinition de son modèle de croissance », rappelle Canal dans un communiqué diffusé mardi, citant l’accélération de son développement à l’international et sa « bascule digitale ». En France, Canal liste les initiatives prises depuis 2015 : refonte des offres, développement de nouveaux partenariats avec les opérateurs télécom, investissements massifs dans les programmes (plus de 3 milliards d’euros annuels) et la technologie, ainsi qu’un plan d’économies initié il y a plus de trois ans.

« Malheureusement, ces réalisations restent insuffisantes tant la transformation de notre secteur s’apparente à une véritable révolution avec des plateformes mondiales, nativement digitales et internationales, qui disposent d’une force de frappe financière considérable et échappent aux contraintes fiscales et réglementaires qui pèsent sur Canal+ », déplore le groupe. Les négociations portant sur le plan de départs volontaires s’ouvriront les 15 et 16 juillet 2019 pour une conclusion souhaitée à la fin de l’année.

Erosion du nombre d’abonnés

Ce nouveau plan de réduction des coûts intervient en effet dans un contexte délicat pour Canal+. Malgré une modification profonde de sa politique commerciale mise en place à la fin de 2016, avec l’apparition d’offres à 20 euros, le groupe de télévision payante n’est pas parvenu à enrayer l’érosion de ses ventes.

Au premier trimestre, son chiffre d’affaires en France a encore reculé de 5 % à 761 millions d’euros, et la filiale de Vivendi a revu à la baisse ses objectifs (en 2019, le résultat opérationnel pourrait être inférieur à celui de l’an passé). Son nombre d’abonnés a fondu dans les mêmes proportions, tombant à 4,6 millions de foyers. En un an, la chaîne en a perdu 228 000. Et cette hémorragie risque de s’accélérer dès la mi-2020, lorsque la chaîne perdra les droits de retransmission de la Ligue 1 de football, détenus historiquement par Canal+, mais raflés par un nouvel entrant, l’espagnol Mediapro.