La chef du gouvernement local de Hongkong, Carrie Lam, le 9 juillet. / ANTHONY WALLACE / AFP

La chef du gouvernement local de Hongkong, Carrie Lam, a déclaré mardi 9 juillet que le projet de loi facilitant les extraditions vers la Chine continentale était « mort », après que le texte a provoqué le plus important mouvement en trente ans dans l’ancienne colonie britannique. Elle n’a toutefois pas annoncé le retrait immédiat de celui-ci comme le réclament les protestataires.

« Il y existe toujours des doutes persistants sur la sincérité du gouvernement ou des inquiétudes sur le fait que le gouvernement puisse relancer le processus devant le Conseil législatif [LegCo, Parlement local]. Alors, je voudrais le répéter ici, il n’y a aucun projet en ce sens. Le projet de loi est mort. »

Depuis des semaines, l’ancienne colonie britannique est plongée dans une crise politique profonde déclenchée par le rejet du texte, avec manifestations pacifiques monstres mais aussi affrontements violents entre policiers et une minorité plus radicale.

Sous la pression de la rue, l’exécutif hongkongais avait suspendu le mois dernier la mise en œuvre de la loi, mais les manifestations ont continué pour demander l’abandon définitif du projet et appeler à la démission de Carrie Lam.

La colère s’est métamorphosée en mouvement plus vaste pour réclamer des réformes démocratiques et l’arrêt de l’érosion des libertés dans le territoire semi-autonome revenu en 1997 dans le giron de la Chine.

Discussions avec les étudiants

Mme Lam avait quasiment disparu de la circulation ces dernières semaines. Mais mardi, elle a prononcé lors d’un point presse son discours le plus conciliant à ce jour. Elle a reconnu que les tentatives de son gouvernement pour faire passer le projet de loi s’étaient soldées par « un échec complet ».

La « dame de fer » a déclaré en outre qu’elle espérait parvenir à restaurer la confiance du peuple en l’exécutif local et s’est dit ouverte à la tenue de discussions avec les étudiants – en public sans conditions préalables – lesquels sont au cœur du mouvement de contestation.

« J’en arrive à la conclusion qu’il y a des problèmes fondamentaux, profonds, dans la société hongkongaise. Il peut s’agir de problèmes économiques, de conditions de vie, de divisions politiques au sein de la société. La première chose que nous devons faire, c’est d’identifier ces problèmes fondamentaux et trouver des solutions pour avancer. »

Elle n’a cependant pas accédé à certaines exigences clés des contestataires, à commencer par le retrait pur et simple du projet sur les extraditions.

Le gouvernement avait fait savoir que le texte suspendu ne serait pas représenté au LegCo. Mais les manifestants ont perdu toute confiance dans l’exécutif pro-Pékin. Mme Lam a dit qu’elle ne pensait pas que les manifestants la croiraient si elle utilisait le mot « retrait ». « Dans une certaine mesure, s’il était retiré aujourd’hui, il pourrait revenir devant le LegCo dans trois mois. Peut-être que les habitants veulent entendre quelque chose de très déterminé et de très décisif. Alors, le projet de loi est mort, c’est une déclaration assez déterminée ».