Un Airbus A380 lors du Salon international de l’aéronautique et de l’espace, le 21 juin 2019 au Bourget. / ERIC PIERMONT / AFP

L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) préconise d’inspecter les ailes des 25 Airbus A380 les plus anciens en raison d’un risque de fissures, sans toutefois demander de les clouer au sol, a-t-elle annoncé dans une note.

Dans cette « proposition de directive de navigabilité », l’AESA indique que des « cas de fissures » ont été signalés sur des ailes de A380. L’agence ne recommande pas d’empêcher les avions de voler, mais fait remarquer que ce problème est susceptible de « réduire l’intégrité structurelle des ailes » s’il n’est pas « détecté et corrigé »,.

Vingt-cinq avions concernés

Le quotidien Les Echos, qui a révélé mardi cette note publiée le 5 juillet, précise que l’agence établie en Allemagne a préconisé une inspection aux ultrasons sur 25 des 234 A380 en circulation, soit ceux dont la date d’assemblage de la voilure remonte à plus de quinze ans. « Cette directive est considérée comme une action provisoire, limitée aux 25 ensembles d’ailes les plus anciens », indique l’AESA dans sa note, qui précise que « sur la base de ce qui sera découvert lors de ces inspections, d’autres directives pourraient suivre » concernant le reste des avions en service.

L’avionneur a réagi en expliquant que « les directives de navigabilité sont standards dans l’aviation et démontrent le bon fonctionnement du processus de réglementation ». « L’aviation est l’un des secteurs les plus réglementés, et la sécurité est la priorité absolue dans l’aviation », a-t-il encore indiqué dans un courriel à l’AFP.

Microfissures repérées dès 2012

Ce n’est pas la première fois qu’Airbus doit faire face à un problème de cette nature sur son très gros porteur, dont il a annoncé en février dernier la fin de la production. En 2012, l’AESA avait demandé l’inspection de l’ensemble des appareils en service dans le monde après la découverte de microfissures sur les ailes de certains d’entre eux. Si l’entreprise avait assuré qu’elles ne posaient pas de problème de sécurité, ces fissures avaient terni la réputation du plus gros avion civil au monde.

Les travaux de réparation et de contrôle sur les « super jumbos » avaient, en outre, été évalués à « au moins un million d’euros par appareil, soit un coût total de 100 millions d’euros » par l’hebdomadaire Der Spiegel.

Airbus a annoncé en février la fin de la production de l’A380, en bout de course faute de commandes, qui ne sera plus livré en 2021. Boudé par les compagnies, le programme avait été maintenu en vie grâce à un ralentissement du rythme de production, passé à un exemplaire par mois en 2018, contre un total de 27 sur l’ensemble de l’année 2015.

Pourquoi le plus gros avion du monde risque d’être inutile
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