Francois de Rugy le 11 juillet 2019. / GEORGES GOBET / AFP

Après le scandale, l’heure des comptes a sonné. François de Rugy a sauvé sa place au gouvernement à l’issue d’un entretien avec Edouard Philippe, jeudi 11 juillet, mais s’est engagé à soumettre ses frais de réception aux autorités de contrôle de l’Assemblée nationale et à rembourser si nécessaire « chaque euro contesté », ont annoncé les services du premier ministre, jeudi 11 juillet.

Après avoir reçu le ministre de la transition écologique pour qu’il puisse s’expliquer sur les révélations de Mediapart, Matignon a fait savoir que le ministre de la transition écologique ne voulait laisser « aucun doute » sur les frais engagés pour des dîners ou pour des travaux dans son logement de fonction.

François de Rugy et Edouard Philippe « sont convenus ensemble de la nécessité de répondre à toutes les questions que se posent légitimement les Français », précise Matignon. Le ministre de la transition écologique « a conscience de l’émotion légitime de nos concitoyens face à la polémique ».

Enquêtes sur le logement et les frais de dîners

Edouard Philippe a par ailleurs demandé jeudi au secrétariat général du gouvernement de diligenter « une inspection » afin de vérifier que les travaux entrepris dans le logement de fonction ministériel de François de Rugy se conformaient au « respect des règles » et « au principe d’exemplarité ».

M. de Rugy s’est également dit prêt à soumettre à « une autorité de contrôle de l’Assemblée » nationale les frais engagés pour des dîners lorsqu’il en était président.

Dans un communiqué, l’actuel président de l’Assemblée, Richard Ferrand, a indiqué avoir « missionné le secrétaire général de l’Assemblée et de la présidence pour examiner et vérifier cette situation ». « M. François de Rugy sera invité à s’expliquer dans le cadre de cette démarche dans les prochains jours », a ajouté M. Ferrand en précisant que serait peut-être sollicité le « concours de la déontologue de l’Assemblée », comme le demandent plusieurs députés de la majorité ou de l’opposition.

Le ministre d’Etat est dans la tourmente depuis que Mediapart a révélé mercredi l’organisation d’une dizaine de dîners fastueux à l’Assemblée, puis des travaux dans son logement de fonction à l’Hôtel de Roquelaure pour un montant de 63 000 euros.

Mediapart a aussi révélé mercredi soir que la directrice de cabinet de M. de Rugy, Nicole Klein, avait occupé un logement HLM à Paris depuis 2001 et l’avait conservé de 2006 à 2018 alors qu’elle n’habitait plus la capitale. M. de Rugy a mis fin jeudi matin aux fonctions de Mme Klein.