Une image virtuelle générée par ordinateur de la sonde Hayabusa-2 qui s’est posée sur l’astéroïde Ryugu le 11 juillet. / BEHROUZ MEHRI / AFP

La sonde japonaise Hayabusa-2 a réussi à se poser brièvement, jeudi 11 juillet au matin, (heure japonaise) sur un lointain astéroïde, point culminant d’une délicate mission entamée fin 2014, dans le but d’enrichir les connaissances sur la formation de notre système solaire.

« L’atterrissage est un succès, un grand succès », a déclaré aux journalistes Takashi Kubota, directeur de recherche pour ce programme de l’Agence d’exploration spatiale japonaise (Jaxa). La nouvelle a été accueillie par des applaudissements et les mines enjouées des techniciens debout dans la salle de contrôle.

Un peu plus tôt, un porte-parole de l’agence, Takayuki Tomobe, avait indiqué à l’Agence-France-Presse (AFP) que des données montrant que la sonde avait apparemment atterri étaient parvenues au centre de gestion de la mission. Il restait cependant à confirmer la réussite du contact, ce qui fut chose faite quelques instants plus tard.

Hayabusa-2 a ainsi touché pour la seconde fois Ryugu, corps céleste autour duquel elle tourne depuis des mois. Cette fois, il s’agissait de récolter des échantillons de poussières issues du sous-sol. « Nous pensons que la sonde a collecté quelque chose, mais nous ne pouvons le dire avec certitude tant que la capsule de la sonde n’est pas rentrée sur Terre », a précisé M. Kubota.

L’engin, qui se trouve généralement en orbite à une vingtaine de kilomètres de l’astéroïde, avait entamé sa descente mercredi. Hayabusa-2 avait eu un premier contact furtif avec l’astéroïde en février pour recueillir des poussières en surface.

Les techniciens de la salle de controle applaudissent l’atterrisage de la sonde Hayabusa-2 sur l’astéroïde Ryugu, le 11 juillet. / YUTAKA IIJIMA / AFP

Un périple de plus de 3 milliards de kilomètres

La sonde japonaise avait ensuite largué en avril un « impacteur » qui, en provoquant une explosion près de l’astéroïde, y avait généré un cratère. C’est là qu’elle s’est posée ce jeudi. Il s’agissait de l’ultime défi de cette ambitieuse mission avant le retour sur Terre d’une partie de la sonde en 2020.

L’aventure Hayabusa-2 a débuté le 3 décembre 2014. La sonde est alors partie pour un long périple de 3,2 milliards de kilomètres pour arriver jusqu’à Ryugu, qui tourne autour du soleil et se trouve à 340 millions de kilomètres de la Terre. Il était impossible pour la sonde de rejoindre l’astéroïde en ligne droite.

Il lui a fallu trois ans et dix mois pour parvenir à destination. En juin 2018, elle s’est finalement stabilisée près de Ryugu, astéroïde très ancien d’environ 900 mètres de diamètre qui date de la formation du système solaire. Les scientifiques pensent que ce corps céleste contient de relativement grandes quantités de matières organiques et d’eau depuis environ 4,6 milliards d’années, lorsque le système solaire est né.

La sonde y avait aussi largué en octobre 2018 un petit robot franco-allemand, Mascot, qui avait travaillé plus de 17 heures pour analyser la composition du sol. Le but ultime est de contribuer à enrichir les connaissances de notre environnement spatial « afin d’appréhender l’apparition de la vie sur Terre », selon la Jaxa.

L’agence n’en est pas à son coup d’essai. Une précédente mission du même type, Hayabusa, vers l’astéroïde Itokawa, avait permis de collecter des poussières de ce petit corps céleste, mais au prix d’un nombre incroyable de péripéties. Hayabusa s’en est finalement sortie et la mission a été décrétée réussie, ce qui a fait de l’engin un symbole de témérité.

À 340 millions de kilomètres, le contact d’une sonde avec un astéroïde