A Barbès, à Paris, les fans des Fennecs d’Algérie étaient venus supporter leur équipe de football qui affrontait la Côte d’Ivoire en quarts de finale de la CAN, en Egypte, le 11 juillet 2019. / Anahit Miridzhanian

Les regards d’une cinquantaine de personnes, entassées dans la petite salle d’un restaurant du quartier de Barbès, à Paris, sont fixés sur un écran pas plus grand qu’une télé. Debout, les supporteurs ne perdent pas une miette du match Algérie-Côte d’Ivoire qui s’affrontent en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), à Suez, en Egypte. La rencontre a débuté il y a quelques minutes, ce jeudi 11 juillet. A l’intersection des rues de Chartres et de La Charbonnière, boutiques et salons de coiffure ont ouvert leurs portes pour les fans de foot qui se tiennent, serrés, aux entrées.

Les Parisiens Karim et Ferouze soutiennent l’équipe dans la rue avec tout le monde. « On cherchait un endroit un peu animé pour regarder le match et on a décidé de rester ici », dit la jeune femme qui aime bien l’ambiance populaire de Barbès. « Même si on arrive à voir que la moitié de l’écran, il est important pour nous d’être avec les Algériens aujourd’hui ! », ajoute Karim, attaché à ses racines algériennes.

A Barbès, les fans des Fennecs d’Algérie étaient venus supporter leur équipe de football qui affrontait la Côte d’Ivoire en quarts de finale de la CAN, en Egypte, le 11 juillet 2019. / Anahit Miridzhanian

Quand les Fennecs ouvrent le score à la 20e minute, les supporters en sont certains : l’Algérie va gagner. Mais la joie est subitement douchée : après la mi-temps, les Elephants de Côte d’Ivoire égalisent. La frustration est palpable, le défaitisme n’est pas loin. « On pensait que l’équipe allait arriver en finale », soupire Nasser Abdelkader, venu à Paris depuis la Picardie. « C’est dommage qu’ils aient loupé un penalty, mais ils vont marquer après la deuxième prolongation », se persuade le supporteur déçu.

« Malgré les difficultés, on est en finale ! »

Il faut attendre les tirs au but pour que la joie des supporters algériens éclate à nouveau : en pleine extase, ils sautent, crient et s’embrassent. L’Algérie a gagné ! Près de la station de métro Barbès-Rochechouart, les familles se rassemblent pour fêter la victoire, aux cris de « One, two, three, viva l’Algérie ! ». Nadia, une fleuriste du quartier, a regardé tous les matches des Fennecs. « Celui-ci a été le meilleur, s’exclame-t-elle. Aux tirs au but, le cœur était serré, mais on a gagné ! », se réjouit cette fan de foot, qui a pleuré de joie pendant les dernières minutes.

A Barbès, les fans des Fennecs d’Algérie étaient venus supporter leur équipe de football qui affrontait la Côte d’Ivoire en quarts de finale de la CAN, en Egypte, le 11 juillet 2019. / Anahit Miridzhanian

Pour Halal Sami, jeune Algérien en visite à Paris, les Guerriers du désert doivent leur victoire au sélectionneur Djamel Belmadi : « Pendant quatre ans, l’équipe n’arrivait pas à gagner, rappelle-t-il. Aujourd’hui, malgré les difficultés, on est en demi-finale ! »

Les heureux supporteurs remplissent les étroites rues du quartier et se dirigent vers l’ouest de la capitale. Au métro Anvers, sur le boulevard de Rochechouart, les gens en terrasse filment le défilé improvisé et félicitent les fans de football. Quelques Algériens se prennent en photo devant le Moulin-Rouge en arborant fièrement le drapeau algérien. A Pigalle, les grappes de fans se séparent et se dispersent dans la ville. Les polémiques provoquées par les heurts et les dégradations dans plusieurs villes de France n’ont pas encore commencé.