« On vient sur la tombe de vos grands hommes pour dénoncer vos profanations », explique le collectif. / Karl Johaentges/Look / Photononstop / Karl Johaentges/Look / Photononstop

Des dizaines de sans-papiers, membres du collectif des « gilets noirs », manifestaient au cœur du Panthéon vendredi 12 juillet afin d’obtenir des « papiers et des logements pour tous », d’après des vidéos diffusées sur Twitter par plusieurs comptes militants. Lassés de la lourdeur administrative, ils refusent de négocier avec les préfectures et s’adressent directement à Matignon.

Cette opération est organisée conjointement par les « gilets noirs », dont 34 foyers de sans-papiers d’Île-de-France sont membres, le collectif La Chapelle debout ! et l’association Droit devant. Dans un communiqué, le collectif explique cette manifestation dans un lieu emblématique : « On est des sans-papiers, des sans-voix, des sans-visages pour la République française. On vient sur la tombe de vos grands hommes pour dénoncer vos profanations. »

Ils dénoncent un système qui « crée des sans-papiers » et promettent de rester « jusqu’à ce que le dernier d’entre nous ait des papiers et pour que celles et ceux qui viendront après aient la liberté de rester ».

Ils ont reçu le soutien d’Eric Coquerel, député de La France insoumise, qui a relayé leur action sur Twitter, et celui d’Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris, qui s’est rendue sur place.

Une succession d’actions

Les « gilets noirs » ont déjà manifesté pour que leurs revendications soient entendues. Mi-juin, plus de 300 sans-papiers avaient investi le groupe de restauration collective Elior situé à la Défense pour dénoncer leur « business », qui serait notamment basé sur l’embauche de sans-papiers « non déclarés ».

En mai, ils s’en sont pris à l’aéroport de Roissy. Des centaines de sans-papiers avaient envahi le terminal 2F pour dénoncer « la collaboration d’Air France » dans les expulsions qu’ils considèrent comme des « déportations ».

Fin janvier, ils s’étaient rassemblés devant la Préfecture de police de Paris pour demander leur régularisation.

Cet après-midi du 12 juillet, le Panthéon n’est plus accessible, bouclé par les forces de l’ordre et le personnel a été évacué explique Charles Baudry, journaliste indépendant, sur Twitter.