Alexander Acosta annonce sa démission aux côtés de Donald Trump, vendredi 12 juillet. / BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Le ministre du travail américain, Alexander Acosta, a démissionné vendredi 12 juillet. Il était dans la tourmente à cause du scandale Epstein, du nom de ce financier accusé d’abus sexuels sur des mineures et qui aurait bénéficié d’un traitement de faveur de la part de M. Acosta, alors procureur fédéral.

« J’ai appelé le président ce matin pour lui dire que je pensais que démissionner était la meilleure chose à faire », a déclaré le ministre du travail depuis les jardins de la Maison Blanche, aux côtés de Donald Trump. « Alex Acosta a été un très bon ministre du travail », a simplement commenté le président des Etats-Unis.

Un accord très clément

M. Acosta est dans la tourmente depuis que Jeffrey Epstein a été de nouveau arrêté et pour un accord qu’il lui avait obtenu lors de son premier procès et que de nombreux observateurs jugent trop clément.

Jeffrey Epstein a été interpellé le 6 juillet pour des accusations de « trafic sexuel » sur des mineures, des faits qui lui étaient déjà reprochés en 2008. Ce financier aurait payé des mineures, certaines seulement âgées de 14 ans, pour les abuser. Il est aussi accusé de les avoir rémunérées pour qu’elles recrutent de nouvelles victimes dans leur entourage.

Ce riche investisseur en fonds spéculatifs a été inculpé lundi 8 juillet, à New York, d’exploitation sexuelle de dizaines de mineures. Il encourt jusqu’à quarante-cinq ans de prison.

En 2008, l’homme d’affaires était déjà accusé des mêmes faits et risquait la prison à perpétuité. Il avait alors obtenu un accord de négociation de peine controversé grâce à Alexander Acosta, qui était procureur du district sud de Floride.

Cet accord avait à l’époque évité un procès à Jeffrey Epstein, tenu à l’écart de ses victimes et prévu des conditions particulièrement favorables d’aménagement de sa peine de détention.

Un homme bien entouré

M. Epstein a entretenu de nombreuses amitiés, notamment avec Donald Trump, l’ex-président démocrate Bill Clinton ou encore le prince Andrew, fils de la reine Elizabeth II.

En 2002, Donald Trump avait fait d’ailleurs fait son éloge dans une interview au New York Magazine : « Je connais Jeff depuis quinze ans. Un type génial. C’est quelqu’un avec qui on s’amuse bien. On dit même qu’il aime les belles femmes autant que moi, et que beaucoup d’entre elles sont plutôt jeunes. Ça ne fait aucun doute : Jeffrey a une bonne vie sociale. »