Le président des Etats-Unis, Donald Trump, dans les jardins de la Maison Blanche, le 11 juillet. / NICHOLAS KAMM / AFP

Après plusieurs semaines de vives polémiques, Donald Trump a fait machine arrière. Le président des Etats-Unis a renoncé jeudi 11 juillet à ajouter une question controversée sur la nationalité au questionnaire du recensement de 2020, mais a ordonné au gouvernement d’obtenir les réponses par d’autres moyens.

« Nous allons choisir une autre voie », a-t-il affirmé lors d’une allocution depuis les jardins de la Maison Blanche. « Nous ne relâchons pas nos efforts pour déterminer le statut de citoyenneté de la population américaine. »

Il a précisé qu’il allait ordonner à chaque agence du gouvernement fédéral de fournir au département du commerce tous les documents demandés concernant le nombre de citoyens et de non-citoyens dans le pays. « Nous ne reculons pas dans nos efforts », a-t-il martelé.

Des enjeux immenses

Les enjeux sont immenses : le recensement conditionne l’octroi de 675 milliards de dollars de subventions fédérales et détermine le nombre de sièges alloués à chaque Etat américain à la Chambre des représentants, en fonction de la population.

Or l’ajout d’une question sur la nationalité, abandonnée il y a plus de soixante ans, pourrait pousser entre 1,6 et 6,5 millions d’immigrés à s’abstenir de participer ou à mentir sur le questionnaire par peur, notamment chez les sans-papiers, d’être repérés.

Cet épisode est un revers cinglant pour le locataire de la Maison Blanche qui avait engagé un bras de fer sur ce sujet et évoqué la possibilité d’avoir recours à un décret présidentiel, voire de reporter l’impression des formulaires devant servir au recensement qui doit se tenir tous les dix ans selon la Constitution.

La Cour suprême a bloqué il y a deux semaines l’ajout de cette question dans le prochain recensement, jugeant artificielles «  les justifications fournies par l’administration Trump ».