Le Français Logan Fontaine, 20 ans, s’est hissé sur le podium du 5 km en eau libre aux championnats du monde de natation, samedi matin. / Mark Schiefelbein / AP

Première course et premier podium pour l’eau libre française : à 20 ans, le jeune Logan Fontaine a récolté la médaille d’argent du 5 kilomètres aux championnats du monde de natation, dans les eaux sud-coréennes de Yeosu, samedi 13 juillet.

Fontaine, déjà multimédaillé en juniors, grimpe un nouvel échelon en montant sur son premier podium mondial en individuel, un an après avoir obtenu le bronze européen, déjà sur 5 km, et deux ans après avoir partagé l’or mondial du relais 5 km par équipe mixte. « Je suis extrêmement content, ça fait super plaisir », sourit-il. Surtout, le jeune nageur normand, qui s’entraîne à Rouen sous la houlette de Damien Cattin-Vidal depuis la disparition d’Eric Boissière début 2018, prouve sa capacité de rebond. Même après un coup d’arrêt majeur.

Le Français a concentré ses efforts sur le sprint

« Dès le début de la saison, j’ai travaillé très dur pour arriver à remplir les critères (de sélection olympique). La non-qualification olympique sur 10 km (la seule distance nagée aux JO, ndlr), ça a été une grosse déception, et ça a été compliqué de se remettre bien au boulot après ça », a raconté Logan Fontaine à l’AFP. Le Français concentre alors ses efforts sur le sprint. Il nage « beaucoup moins en quantité - autour de 6 km par jour contre 8 à 9 km - et beaucoup plus en qualité », en mettant l’accent à la fois sur sa puissance, sa vitesse et sa technique, explique le nageur.

Un travail qui « a payé » dans le sud-ouest coréen. Sous une pluie fine, il n’a été devancé que par le Hongrois Kristof Rasovszky, champion d’Europe en titre du 5 km et vainqueur en 53 min 22 sec 1/10e, avec une dizaine de secondes d’avance (53 : 32.2). Le Canadien Eric Hedlin complète le podium (+10.3), précisément battu au sprint par le Français.

« Ça va faire du bien à tout le monde »

De quoi donner des idées au jeune nageur, lui qui ne sera donc pas de la grand-messe olympique en eau libre à Tokyo l’été prochain : « C’est peut-être la bonne dynamique pour tenter de se qualifier pour les JO en bassin. Pourquoi pas ? », évoque-t-il, en ciblant 200 mètres et 400 mètres.

« Ça lance idéalement la compétition, ça va faire du bien à tout le monde », se réjouit le patron de l’eau libre tricolore Stéphane Lecat, alors que les deux prochaines courses, les 10 km, attribueront chacune dix précieux sésames olympiques aux meilleures nageuses et nageurs. Dès dimanche côté dames, avec au départ la double tenante du titre mondial Aurélie Muller et Lara Grangeon, et mardi côté messieurs.

Avec quatre titres raflés sur sept mis en jeu, et six médailles amassées au total, les Bleus de l’eau libre avaient étincelé dans les eaux hongroises du lac Balaton aux Mondiaux il y a deux ans. Ils visent encore plus haut cette fois-ci.