Francois de Rugy, lors d’une visite à Niort, le 11 juillet. / GEORGES GOBET / AFP

« L’enjeu, c’est de tenir alors qu’on veut vous démolir. » Dans un entretien au Journal du dimanche du 14 juillet, le ministre de la transition écologique François de Rugy s’est positionné comme une victime des « vengeances » et « vindicte ». Une « vindicte [qui] a frappé d’autres ministres », rappelle-t-il, citant les exemples de Gérald Darmanin – accusé d’« abus de faiblesse » et visé par une plainte pour viol – et de son prédécesseur Nicolas Hulot – accusé de viol.

« Il n’y a pas quelqu’un qui tire les ficelles mais tout un tas de gens qui se vengent. »

« Je ne veux pas donner satisfaction à ceux qui veulent faire rouler les têtes dans le caniveau », déclare-t-il à l’hebdomadaire, faisant la démonstration de sa force de résilience. Il veut notamment combattre le site Mediapart, à l’origine des révélations sur son train de vie, dont le « fantasme », « c’est le fantasme des coupeurs de tête ».

Des vérifications de ses dépenses

Pour prouver sa bonne fois, il s’est rendu samedi matin à l’Assemblée pour s’entretenir avec la déontologue et le secrétaire général de l’Assemblée nationale. « Edouard Philippe souhaitait qu’il puisse y avoir une forme de process, un regard extérieur… », commente M. Rugy. Il fait ainsi l’objet de vérifications pour ses dépenses engagées lorsqu’il était l’occupant de l’hôtel de Lassay, mais aussi de la part des services généraux du gouvernement pour ses travaux au ministère. « J’espère que ce sera fini fin juillet, personne n’a envie de laisser traîner ça », ajoute-t-il au JDD.

Conforté par le soutien du président Emmanuel Macron, il estime qu’« avec ces photos, les apparences sont contre [lui] ». « Je n’ai rien fait qui soit en dehors des clous. En France, le modèle n’est pas la barre chocolatée de la ministre suédoise… »

Revenant sur les déclarations de son ancienne directrice de cabinet Nicola Klein, limogée, qui l’accuse d’avoir « voulu sauver sa tête en offrant la [sienne] », il justifie ce renvoi : « elle ne voulait pas bouger, elle ne fournissait aucune explication, il fallait bien trancher. » Mme Klein, qui a refusé de démissionner, a dû quitter le cabinet du ministre jeudi à cause d’informations de Mediapart concernant un logement HLM à Paris conservé de 2006 à 2018 alors qu’elle n’habitait plus la capitale.

Homards, champagne et appartement : François de Rugy se justifie
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