Martin Selmayr, à Bruxelles, le 7 mars 2018. / Francois Lenoir / REUTERS

Le très controversé secrétaire général de la Commission européenne, l’Allemand Martin Selmayr, quittera son poste à la fin de la semaine prochaine, a affirmé une source européenne à l’Agence France-Presse, mardi 16 juillet. Il ne sera pas remplacé avant l’entrée dans ses fonctions du nouveau président de l’exécutif bruxellois.

M. Selmayr, 48 ans, a fait part de sa décision au cours d’un dîner avec les membres de son équipe, avant de la rendre publique lundi soir, à Politico Europe, a confirmé l’un des participants à ce dîner. Une annonce qui intervient quelques heures après celle de sa compatriote Ursula von der Leyden, déclarant ne pas vouloir le reconduire, si elle est confirmée par le Parlement à la tête de la Commission. Elle a fait valoir une règle non écrite selon laquelle il ne peut y avoir deux personnes de la même nationalité en position de pouvoir à la Commission.

« Le monstre »

Le successeur du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker prendra ses fonctions le 1er novembre à la tête de la Commission. Martin Selmayr ne sera pas remplacé avant cette date, car « le secrétaire général de l’institution doit être désigné par son président et doit avoir sa confiance », a expliqué un membre de l’institution. Martin Selmayr a cité le Français Olivier Guersent, actuel directeur général en charge des services financiers, comme son possible successeur.

Fonctionnaire de la Commission depuis 2004, Martin Selmayr a organisé en 2014 la campagne pour l’élection de Juncker à la tête de la Commission, devenant son chef de cabinet.

Bourreau de travail, ce juriste de formation a été surnommé affectueusement « le monstre » par son patron. Aimé par ses collaborateurs, il était en revanche redouté et même détesté au sein de l’institution. « Il a un point commun avec moi : nous avons tous les deux des ennemis », a reconnu Jean-Claude Juncker en février 2018, lors de l’annonce de sa décision de le nommer secrétaire général, le poste le plus élevé de cette institution de 32 000 fonctionnaires.

Candidat au poste de secrétaire général adjoint fin janvier, cet Allemand s’est retrouvé bombardé en quelques minutes au sommet de l’administration communautaire à la faveur du départ à la retraite surprise, annoncée en plein collège de la Commission, mercredi 21 février, du titulaire du poste depuis 2015, le néerlandais Alexander Italianer.

Une promotion contestée. Chargée de contrôler les agissements des institutions, la médiatrice de l’UE, l’Irlandaise Emily O’Reilly a remis un rapport très critique sur les conditions de sa nomination et le Parlement européen a voté une résolution demandant son départ.