Un magasin Castorama à Ezanville (Val-d’Oise), le 21 mars 2019. / Benoit Tessier / REUTERS

Deux accords majoritaires entre syndicats et direction portant sur la fermeture de onze magasins de bricolage Castorama et Brico Dépôt « en difficulté structurelle » et la suppression de près de 800 postes ont été signés, a-t-on appris, mardi 16 juillet, de sources concordantes.

Jugeant leur rentabilité insuffisante, le groupe britannique Kingfisher, propriétaire des enseignes Castorama et Brico Dépôt, avait annoncé à la fin de mars la fermeture de plusieurs magasins en Europe. Dans le détail, neuf Castorama et deux Brico Dépôt vont baisser le rideau en France entre octobre 2019 et novembre 2020. Ces fermetures concernent 789 salariés.

Selon les syndicats, les magasins Castorama concernés se situent à Lille, à Paris et dans la région parisienne (Seine-et-Marne, Val-d’Oise, Essonne), ainsi qu’à Darnétal (Seine-Maritime) et à Angers (Maine-et-Loire). Au total, le groupe britannique possède 224 magasins, dont 101 Castorama et 123 Brico Dépôt, pour quelque 18 000 salariés en France.

Mobilité interne

Les deux accords ont été signés mercredi par deux des quatre organisations syndicales de Brico Dépôt (CFDT et CFE-CGC) et, jeudi, par trois des cinq organisations syndicales de Castorama (CFDT, CFE-CGC, CFTC), dont le siège est à Templemars (Nord), a indiqué la direction de Castorama et Brico Dépôt à l’Agence France-Presse (AFP).

La CGT et FO de Castorama, non-signataires de l’accord, ont déclaré mardi lors du dernier comité central d’entreprise concernant ce plan social que « l’emploi des salariés » ne devait pas être « une variable d’ajustement » de « l’impéritie » des dirigeants à « mettre en place le plan de transformation décidé par le groupe », selon Grégory Cipriano de la CGT. En outre, « ce plan de sauvegarde de l’emploi ne nous apparaît pas garantir à tout un chacun la possibilité d’être reclassé dans un poste au plus près de chez lui » ou dans le magasin Castorama « de son choix », ont-ils aussi dénoncé.

Mais, selon la direction, ces accords « favorisent la mobilité interne en proposant par exemple des primes incitatives, des aides à la mobilité géographique, ou encore des aides à la formation ». Ces accords ont été soumis « aux Direccte [directions régionales du travail] concernées », selon la direction, qui attend un retour d’ici à « quelques semaines ».

Ces fermetures illustrent les difficultés rencontrées depuis plusieurs années par le groupe en France, ce qui pèse sur ses résultats et a notamment coûté sa place à la directrice générale, Véronique Laury. En poste depuis 2014, Mme Laury sera remplacée par Thierry Garnier, jusqu’ici à la tête des activités asiatiques de Carrefour, qui rejoindra le distributeur britannique à l’automne prochain.

Un premier plan de sauvegarde de l’emploi avait été validé en juin 2018. Un accord majoritaire syndicats-direction avait été signé à Castorama et Brico Dépôt, entérinant la suppression de 409 postes en France dans le cadre d’une délocalisation de services de comptabilité en Pologne. Tous les salariés devaient se voir proposer une offre de mobilité interne.