L’université Toulouse-Jean Jaurès. / PASCAL PAVANI / AFP

Deux professeurs d’arts plastiques de l’université Toulouse Jean-Jaurès ont été exclus de l’enseignement supérieur pour des faits de harcèlement sexuel et moral à l’encontre de plusieurs étudiantes. « Au terme des instructions par les commissions disciplinaires, chacun des enseignants a été reconnu coupable de pratiques pédagogiques contraires à la déontologie de l’enseignant, ayant eu pour conséquence de placer les étudiantes dans une situation de harcèlement moral et sexuel », écrit l’établissement universitaire dans un communiqué, mardi 16 juillet. La décision, précise l’université, « est exécutoire immédiatement ».

Ces enseignants se voient appliquer « une interdiction définitive d’exercer des fonctions d’enseignement ou de recherche dans tout établissement public d’enseignement supérieur », précise l’université toulousaine, ajoutant qu’il s’agit de « la sanction la plus lourde ».

Seize témoignages

Mi-mai, ces deux enseignants avaient été suspendus à titre provisoire alors que la direction de l’établissement enquêtait sur des faits dénoncés par l’Union des étudiant.e.s de Toulouse (UET). Dans son communiqué, l’université Toulouse Jean-Jaurès signale que « les enseignants sanctionnés peuvent faire appel » devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche.

« C’est un travail qui aboutit aujourd’hui », a déclaré à l’AFP Cynthia, une représentante de l’UET, soulignant que pendant un an son syndicat a « recueilli 16 témoignages d’étudiantes et d’étudiant ». L’UET écrit pour sa part, sur Facebook :

« C’est un soulagement pour les victimes, qui n’auront plus à subir les agissements de ces deux enseignants. C’est une victoire pour toutes celles et ceux qui se battent pour la reconnaissance du harcèlement sexuel et moral à l’université, et contre les violences sexistes. »

Selon l’UET, plusieurs cas de « harcèlement sexuel » on été dénoncés ces derniers mois dans cette même université. « Un chercheur rattaché au CNRS fait l’objet d’une suspension » et son cas doit être prochainement tranché par la commission disciplinaire, « le contrat d’un lecteur d’anglais n’a pas été renouvelé », tandis qu’un bibliothécaire « a été exclu il y a un an », a assuré le syndicat étudiant.