L'ancien maire de Puteaux (1969-2004) Charles Ceccaldi-Raynaud pose le 22 février 2008 à Puteaux. / ERIC PIERMONT / AFP

L’ancien maire de Puteaux (Hauts-de-Seine) Charles Ceccaldi-Raynaud, qui a dirigé la ville pendant trente-cinq ans et occupé les fonctions de député et sénateur, est mort jeudi 18 juillet au matin à l’âge de 94 ans, a annoncé sa fille Joëlle Ceccaldi-Raynaud sur Twitter.

Il était l’un des derniers représentants de cette génération d’élus incarnée par Charles Pasqua, symbole de la transformation des Hauts-de-Seine en un département riche après avoir été une banlieue ouvrière. « Un sacré personnage. Intelligent et renard. Un politique d’un autre siècle. Il emporte ses secrets », a écrit sur Twitter l’opposant principal des Ceccaldi à Puteaux, Christophe Grébert.

Surnommé « le Renard argenté », ce Corse avait commencé sa carrière politique à la SFIO avant de rejoindre les rangs du mouvement gaulliste à la fin des années 1960. Elu pour la première fois à Puteaux en 1969, il avait été contraint de passer la main à sa fille en 2004 pour des raisons de santé. Sous sa mandature, la ville de Puteaux a été considérablement transformée et est devenue l’une des communes les plus riches de l’Ouest parisien grâce au quartier d’affaires de la Défense, qui génère des millions d’euros de taxe professionnelle.

Cette aisance financière a permis à Puteaux de disposer, entre autres, d’un contingent de plus de 1 500 employés municipaux pour environ 4 000 habitants et de 5 000 logements sociaux, bien au-delà des 20 % exigés par la loi SRU. Des moyens colossaux utilisés aussi, selon les opposants des Ceccaldi, à des fins clientélistes.

« Guerre des Ceccaldi »

L’ancien homme fort de la ville a également occupé les fonctions de député entre 1993 et 1995 lors du passage au ministère du budget de Nicolas Sarkozy, dont il était le suppléant, puis sénateur de 1995 à 2004. Il a aussi été conseiller général et conseiller régional.

En 2005, il avait cherché à récupérer son siège de maire à la surprise générale, mais sa fille, Joëlle, s’y était opposée. S’était ensuivi un conflit ouvert qui avait culminé aux municipales de 2008 lorsque le père avait présenté une liste face à sa fille, finalement vainqueure. La « guerre des Ceccaldi », symbolisée par des conseils municipaux où père et fille s’envoyaient des « cher monsieur » et des « madame le maire » a passionné les médias.

Le père ira jusqu’à accuser sa fille d’avoir perçu de l’argent lors de l’attribution du marché public du chauffage de la Défense. La justice s’intéresse depuis 2002 à des soupçons d’abus de biens sociaux et de corruption liés à ce marché, attribué par le syndicat intercommunal de chauffage urbain de la Défense (Sicudef) à la société Enerpart.

Dans cette affaire, qui est la plus vieille instruction en cours au parquet de Nanterre, M. Ceccaldi-Raynaud a été lui-même mis en examen pour corruption passive et favoritisme en 2007, contrairement à sa fille.