Donald Trump lors du meeting de Greenville, en Caroline du Nord, mercredi 17 juillet. / JONATHAN DRAKE / REUTERS

De retour sur les estrades de campagne, Donald Trump a poursuivi mercredi 17 juillet ses attaques contre les démocrates qui « détestent » l’Amérique, au lendemain de la dénonciation par le Congrès de ses tweets « racistes ».

« Ces idéologues de gauche (…) veulent détruire notre Constitution, supprimer les valeurs sur lesquelles notre magnifique pays a été bâti », a-t-il lancé depuis Greenville, en Caroline du Nord. « Ce soir, nous renouvelons notre détermination à ne pas voir l’Amérique devenir un pays socialiste », a-t-il ajouté.

Devant une marée de casquettes rouges « Make America Great Again », Donald Trump s’en est pris aux quatre élues issues de minorités, auxquelles il avait conseillé dans un tweet de « retourner » chacune dans leur pays d’origine, pendant 20 minutes – sur les 90 qu’a duré son discours.

« Renvoyez-la ! Renvoyez-la ! »

« Renvoyez-la ! Renvoyez-la ! » s’est mise à scander la foule lorsque M. Trump a évoqué Ilhan Omar, l’une des deux premières femmes musulmanes élues au Congrès, qui a créé la controverse avec des commentaires sur Israël jugés antisémites par de nombreux élus.

Très agressif vis-à-vis des quatre femmes qu’il qualifie désormais de « méchantes jeunes élues socialistes », M. Trump s’est montré particulièrement ironique en évoquant Alexandria Ocasio-Cortez, jeune représentante de New York. « Je n’ai pas le temps de prononcer trois noms, on va l’appeler Cortez… », a lancé le président des Etats-Unis. La très médiatique « AOC », benjamine de la Chambre des représentants, a déclenché une polémique mi-juin en comparant les camps de rétention pour migrants érigés à la frontière sud des Etats-Unis à des « camps de concentration ».

S’il galvanise sa base électorale, le milliardaire républicain fait un pari risqué en alimentant les tensions raciales et idéologiques et en creusant la division de l’Amérique. Ce faisant, il renonce clairement à se poser en rassembleur et mise plus que jamais sur la mobilisation de l’électorat blanc.

Pour les quatre élues démocrates, interrogées ensemble sur CBS, tout ceci est d’abord une manœuvre politique de la part du président américain. « C’est une manière de faire diversion (…) pour ne pas parler des questions qui préoccupent véritablement les Américains », a souligné Ayanna Pressley.

Un partisan de Donald Trump portant un t-shirt citant le président américain : « Aime-la ou quitte-la », le mercredi 17 juillet à Greenville en Caroline du Nord. / JONATHAN DRAKE / REUTERS

« Projet ridicule » de destitution

Mardi soir, la Chambre des représentants avait adopté une motion condamnant des propos « racistes » du président américain. Si le vote avait une portée symbolique forte, M. Trump sait qu’il peut compter sur le soutien des ténors républicains du Congrès. Seuls quatre élus du « Grand Old Party » à la Chambre des représentants ont voté pour le texte de la majorité démocrate.

Le milliardaire républicain de 73 ans, qui visera en novembre 2020 un second mandat de quatre ans, s’est aussi réjoui lors de son meeting mercredi soir de l’échec au Congrès, un peu plus tôt dans la journée, d’une motion appelant au lancement d’une procédure de destitution contre lui.

Cette motion a été rejetée à la Chambre des représentants contrôlée par les démocrates, illustrant la division qui règne au sein de l’opposition sur cette question. Le locataire de la Maison Blanche a salué l’échec de cette résolution, « le projet le plus ridicule qui soit ».

Revenant longuement sur sa victoire de 2016, « une des soirées les plus extraordinaires de l’histoire de la télévision », M. Trump a lancé : « Nous devons la refaire », face à une foule enthousiaste qui a réagi en scandant « Quatre ans de plus ».