Quelques heures avant la fin de la phase principale de Parcoursup, qui s’achève vendredi 19 juillet à minuit, plus de 60 000 candidats étaient toujours en attente dans la matinée d’une proposition d’affectation dans l’enseignement supérieur pour la rentrée prochaine.

Selon le dernier décompte disponible du ministère de l’enseignement supérieur, 60 755 candidats, sur un total de 900 000, n’avaient pas reçu jeudi soir d’offre d’affectation. 34 434 d’entre eux sont lycéens et 26 321 sont des candidats en réorientation ou scolarisés à l’étranger. Le ministère de l’enseignement supérieur a promis des chiffres actualisés vendredi dans la journée.

Jeudi, « 88,6 % des candidats lycéens ont eu une proposition, on était à 83 % l’an dernier » s’est félicité l’entourage de la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, mettant en avant une procédure qui est allée « plus vite », apportant davantage de « sérénité dans les lycées ».

Pour améliorer la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, qui avait notamment été critiquée l’an dernier pour des délais de réponse trop lents, le gouvernement a choisi cette année de raccourcir le calendrier afin de remettre plus rapidement dans le système les places refusées. L’an dernier, la phase principale se terminait le 5 septembre. Et certains n’étaient toujours pas fixés sur leur sort quelques jours seulement avant la rentrée.

« Manque de transparence »

Mais le ministère a choisi de ne pas communiquer les mêmes indicateurs que l’an dernier. Par exemple, ne figure pas cette année le sort des 115 000 candidats en reprise d’études qui sont accompagnés « spécifiquement en lien avec le ministère du travail ». Moins critiquée cette année, Parcoursup a tout de même connu un gros bug en mai, lorsque des étudiants ont reçu, par erreur, des réponses favorables à des vœux de formation.

« Ce qu’on peut déjà regretter, c’est le manque de transparence », a déclaré Hervé Christofol, ancien secrétaire général du Snesup-FSU, farouchement opposé à Parcoursup. « Il y a une volonté de faire apparaître la mariée plus belle qu’elle ne l’est. »

Françoise Lambert, secrétaire générale au SGEN-CFDT, syndicat favorable à la réforme, s’est félicitée à l’inverse des améliorations apportées : « Les délais ont été raccourcis, ça a largement fluidifié la plate-forme. » « Après une année de rodage, on a noté moins d’angoisse chez les candidats », s’est-elle réjouie.

« Finalement, les chiffres sont assez semblables à ceux de l’an dernier ; on voit juste une légère amélioration dans les délais, avec des réponses qui arrivent un peu plus en amont », a commenté, pour sa part, Orlane François, présidente de la FAGE, premier syndicat étudiant, qui a soutenu la réforme de l’université et la mise en place de Parcoursup. Mais « on a toujours en juillet des milliers d’étudiants qui n’ont pas de réponse », a-t-elle déploré. Selon la FAGE, le problème de fond reste « le manque de places dans l’enseignement supérieur ».

Un avis partagé par Mélanie Luce, présidente de l’UNEF, syndicat étudiant opposé à Parcoursup. « L’an dernier, le ministère avait créé 30 000 places dans les filières les plus demandées. Ce qui n’a pas été le cas cette année. Malheureusement, ceux qui sont en attente depuis trop longtemps finissent par accepter des choix qui leur sont proposés par peur de ne rien avoir », a-t-elle regretté.

Pour tous ceux qui vont rester sans réponse à compter de vendredi soir, il est conseillé de regarder les places vacantes de la phase complémentaire, ouverte depuis le 25 juin. Une possibilité qui leur sera offerte jusqu’au 13 septembre. Les candidats peuvent aussi solliciter la Commission d’accès à l’enseignement supérieur (CAES) de leur rectorat, qui essayera de leur proposer une solution adaptée.