Vingt-neuf ans après sa première étoile africaine, l’Algérie a conquis sa deuxième Coupe d’Afrique des nations (CAN) en douchant le Sénégal (1-0) après seulement 79 secondes de jeu grâce à un but de Baghdad Bounedjah, vendredi 19 juillet, au Caire (Egypte).

Arrivés sur la pointe des pieds aux pyramides, ils quittent l’Egypte avec le sceptre de champion d’Afrique, au fil d’un tournoi maîtrisé de bout en bout qui les a vus battre deux fois les Lions de la Teranga, les meilleurs du continent au classement FIFA.

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Après leur succès en poules, les Fennecs ont répété leur performance, grâce à un but d’entrée de Baghdad Bounedjah, aidé par Salif Sané qui a dévié sa frappe. Malgré toute la tension d’une finale heurtée, et le stress d’une intervention de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), ils ont tenu le choc pour toucher l’or, à nouveau.

Djamel Belmadi, héros national

Star de la sélection, Riyad Mahrez n’était pas né le 16 mars 1990, comme la majorité de ses coéquipiers, au jour de l’unique sacre, à domicile, de son pays passionné de foot. Les jeunes cadres Ismaël Bennacer, Youcef Belaïli, ou Bounedjah, non plus, mais ce sont ces visages de l’Algérie qui gagne que fêtera une population mobilisée contre ses dirigeants vieillissants, en plein « Hirak » (mouvement en arabe).

Transcendés, selon certains, par le mouvement de protestation qui a pris en partie racine dans les stades, les joueurs ont inscrit à leur manière dans les livres d’histoire ce vendredi, jour traditionnel de manifestation. Le 19 juillet a vu l’avènement d’une nouvelle génération et de son guide Djamel Belmadi, qui a transformé en un an une équipe moribonde, absente du Mondial-2018, en une machine à gagner. Arrivé avec l’étiquette de choix par défaut pour remplacer la légende Rabah Madjer en août 2018, l’ancien international (20 sélections) a conquis les cœurs des fans et des observateurs.

S’il vit chaque minute avec passion près du banc, toujours debout à donner des consignes, c’est son sens de la discipline et du détail qui a fait des Fennecs des lions sur le terrain : le Sénégal, malgré tout le talent de Sadio Mané, n’a pas trouvé la clé de la forteresse tactique pour égaliser.

Le Sénégal a souffert d’une absence et de maladresse

Les Sénégalais avaient préparé dans la ferveur leur deuxième finale de CAN depuis 12 ans, certains de l’emporter. Mais les Lions de la Teranga ont payé très cher la suspension de leur roc Kalidou Koulibaly, dont le remplaçant Sané a provoqué le but de Bounedjah. Ils ont aussi souffert de leur grande maladresse dans les coups de pied arrêtés et le dernier geste, à l’image d’Ismaïla Sarr (82e). Quand Youssouf Sabaly, d’une magnifique frappe, a trouvé une faille, c’est le gardien qui est intervenu (69e).

Leur destin aurait pu basculer à la 60e, quand l’arbitre Alioum Alioum a sifflé penalty pour une main d’Adlène Guedioura. Mais après trois minutes de visionnage de la VAR, le Camerounais est revenu sur sa décision, jugeant le geste involontaire – comme un symbole de la « lose » des Lions, souvent favoris mais jamais sacrés. Finaliste malheureux en 2002 comme capitaine, le coach Aliou Cissé devra encore attendre pour soulever cette coupe tant désirée.

Au-delà de l’attente suscitée à Dakar et Alger, ce match était particulièrement suivi en France où un dispositif de sécurité exceptionnel a été mis en place après les incidents qui ont jalonné le beau parcours de l’équipe algérienne.