Philip Hammond sur le plateau de la BCC, le 21 juillet. / HANDOUT / REUTERS

Le ministre des finances britannique, Philip Hammond, a annoncé, dimanche 21 juillet, qu’il démissionnerait si le favori dans la course à la succession de Theresa May, Boris Johnson, devenait premier ministre suite au vote des électeurs du Parti conservateur, dont les résultats sont attendus mardi au Royaume-Uni.

MM. Johnson et Hammond sont en désaccord sur les modalités de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, dont la date limite est désormais fixée au 31 octobre 2019. Tout au long de sa campagne au sein du camp conservateur, Boris Johnson s’est dit ouvert à une sortie sans accord, ce que Philip Hammond rejette fermement. « En supposant que Boris Johnson devienne le prochain premier ministre, je comprends que ses conditions pour servir dans son gouvernement incluraient l’acceptation d’une sortie sans accord le 31 octobre, et c’est une chose à laquelle je ne pourrai jamais adhérer », a déclaré M. Hammond sur la BBC.

Le nom du prochain premier ministre, désigné par les 160 000 membres du Parti conservateur, sera connu mardi. Deux candidats sont en lice pour remplacer Theresa May : le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, et Boris Johnson, ancien maire de Londres et grand favori. Le nouveau chef de l’exécutif devrait ensuite prendre ses fonctions mercredi.

Acteur majeur de la victoire du Brexit lors du référendum du 23 juin 2016, Boris Johnson n’exclut pas une sortie de l’UE sans accord au 31 octobre, date à laquelle doit avoir lieu ce divorce historique, qui avait initialement été programmé pour le 29 mars.

S’il semblait très improbable que Philip Hammond soit maintenu à son poste en cas de victoire de M. Johnson, et ses déclarations illustrent l’opposition que risque de rencontrer ce dernier. Sur la BBC, le chancelier de l’échiquier a d’ailleurs souligné qu’il démissionnerait avant même qu’on lui demande de faire ses valises.

« Je suis sûr que je ne vais pas être renvoyé parce que je vais démissionner avant qu’on en arrive là », a-t-il dit.

« Il est très important que le premier ministre puisse avoir un chancelier qui soit sur une ligne politique très proche, et j’ai donc l’intention de présenter ma démission à Theresa May avant qu’elle ne se rende au palais [de Buckingham] pour remettre sa propre démission [à la reine Elizabeth II] mercredi prochain », a-t-il expliqué.