Le glacier Okjökull, avant sa fonte. / Dominic Boyer/Cymene Howe

C’est une disparition qui n’a laissé personne de glace : en 2014, l’Islande voyait s’évanouir Okjökull, premier glacier à disparaître à cause du réchauffement climatique. La glace, qui recouvrait encore 16 km2 de surface en 1890, s’était réduite à peau de chagrin : 0,7 km2 en 2012, selon les relevés de l’université d’Islande.

Pour commémorer cette funeste première sur l’île, une plaque commémorative sera inaugurée le 18 août sur le site de l’ancien glacier par des chercheurs islandais et de l’université Rice aux Etats-Unis, à l’initiative du projet, a-t-on appris lundi 22 juillet.

« Il s’agira du premier monument érigé en l’honneur d’un glacier disparu à cause des changements climatiques dans le monde », a déclaré Cymene Howe, professeure d’anthropologie à l’université Rice, citée dans un communiqué. « En marquant le décès de l’Ok, nous espérons attirer l’attention sur ce qui se perd à mesure que les glaciers de la Terre disparaissent », ajoute l’anthropologue.

« Une lettre pour l’avenir »

Avec cette plaque en lettres d’or titrée en islandais et en anglais « Une lettre pour l’avenir », les chercheurs espèrent sensibiliser la population face au déclin des glaciers et aux effets du changement climatique.

« Tous nos glaciers devraient connaître le même sort au cours des 200 prochaines années. Ce monument atteste que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Vous seuls savez si nous l’avons fait », dit la plaque à l’adresse des générations futures. Elle porte également la mention « 415 ppm CO2 », en référence au niveau record de concentration de dioxyde de carbone enregistré dans l’atmosphère en mai dernier.

La plaque commémorative sera inaugurée le 18 août. / Dominic Boyer/Cymene Howe

« Pour avoir le statut de glacier, sa masse de glace et de neige doit être assez épaisse pour qu’il se déplace grâce à son propre poids », soit 40 à 50 mètres d’épaisseur, afin de produire suffisamment de pression pour rendre la glace malléable, explique à l’AFP le géologue Oddur Sigurdsson.

Selon une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée en avril, près de la moitié des sites du Patrimoine mondial pourraient perdre leurs glaciers d’ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel.