Boris Johnson, ici à Londres le 23 juillet, va succéder à Theresa May au poste de premier ministre britannique. / HANNAH MCKAY / REUTERS

Au terme d’un vote sans grand suspens, Boris Johnson a été désigné, mardi 23 juillet, chef du Parti conservateur britannique. Il a recueilli 92 153 voix des quelque 160 000 membres des tories appelés à s’exprimer lors d’un processus électoral qui a duré plus d’un mois, contre 46 656 en faveur de son adversaire, le ministre des affaires étrangères Jeremy Hunt.

L’ancien maire de Londres devient de fait le nouveau premier ministre du Royaume-Uni, poste qu’il occupera dès mercredi après-midi, après la démission officielle de sa prédécesseuse, Theresa May.

Boris Johnson arrive au pouvoir avec deux crises majeures à prendre à bras-le-corps : le Brexit, qui n’est toujours pas mis en œuvre, plus de trois ans après le vote des Britanniques pour une sortie de l’Union européenne ; et les relations avec l’Iran, avec qui la tension est au plus haut après l’arraisonnement du pétrolier britannique Stena Impero dans le détroit d’Ormuz.

Accord ou « no deal » ?

Le nouveau premier ministre se dit déterminé à sortir de l’impasse du Brexit et à faire quitter l’Union européenne à son pays à la date butoir du 31 octobre, quitte à ce que ce soit sans accord (« no deal »). Mme May s’est heurtée à trois reprises au refus du Parlement britannique de valider l’accord de sortie qu’elle a négocié avec l’UE

Mais les députés ont envoyé un avertissement à M. Johnson la semaine dernière et ont adopté un texte afin d’éviter qu’il ne contourne le Parlement pour mettre en œuvre le Brexit « coûte que coûte » d’ici le 31 octobre. Par ailleurs, plusieurs ministres du gouvernement May ont déjà fait savoir qu’ils quitteraient leur poste en cas de victoire de M. Johnson. C’est le cas, notamment, du ministre des finances, Philip Hammond, opposé à une sortie de l’UE sans accord.

Cependant, dans l’immédiat, le nouveau chef du gouvernement britannique devra gérer l’escalade des tensions avec Téhéran. Londres a annoncé lundi la prochaine mise en place d’une mission de protection avec les Européens dans le Golfe mais « ne cherche pas la confrontation », a souligné le ministre des affaires étrangères, et adversaire malheureux de M. Jonhson, Jeremy Hunt.