L’entrée de la base de Gao se partage entre la force française « Barkhane », la force de maintien de la paix des Nations unies (Minusma) et les forces armées maliennes (FAMa). / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Un véhicule piégé a explosé, lundi 23 juillet, à l’entrée de la vaste base militaire française de Gao, dans le nord-est du Mali, faisant trois blessés français et estoniens, a annoncé le porte-parole de l’état-major français des armées, le colonel Frédéric Barbry. Les victimes ont été prises en charge par l’antenne chirurgicale de la base et leur vie n’est pas en danger.

L’entrée de cette base se partage entre la force française antidjihadistes « Barkhane », la force de maintien de la paix des Nations unies (Minusma) et les forces armées maliennes (FAMa). Une cinquantaine de militaires estoniens assurent à Gao des missions de patrouille et de protection des installations de l’opération « Barkhane », qui mobilise 4 500 Français au Sahel et dont la principale emprise militaire au Mali est située à Gao.

« Il n’y a pas eu d’intrusion dans le camp », a déclaré le colonel Frédéric Barbry. A Bamako, une source sécuritaire malienne a indiqué qu’« il y avait au moins trois kamikazes dans le véhicule piégé » et que celui-ci était « peint aux couleurs des véhicules de l’ONU ». Toujours selon cette source, « il y a aussi eu des victimes, plusieurs blessés, dans le camp malien qui se trouve à côté de la partie française du camp, dont deux enfants de moins de 8 ans ». L’explosion a « soufflé des portes et des fenêtres », a-t-elle ajouté.

Des précédents

Il y a un an, en juillet 2018, des soldats français de « Barkhane » en patrouille avaient été visés à Gao par une attaque à la voiture piégée, qui avait fait quatre morts et une vingtaine de blessés civils. En avril 2018, des djihadistes avaient tenté de prendre le contrôle du « Super Camp » de l’ONU et de la force « Barkhane » à Tombouctou, dans le nord du Mali : un casque bleu avait été tué et sept militaires français blessés lors de l’assaut, qui avait duré environ quatre heures.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit avec « Barkhane ». Mais des zones entières échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU.