Theresa May sort du 10 Downing Street à Londres, mercredi 24 juillet. / ADRIAN DENNIS / AFP

C’est une journée qui a le parfum des fins d’époque. Westminster, Buckingham et Downing Street : tous les lieux du pouvoir britannique vont être sollicités, mercredi 24 juillet, pour accueillir le nouvel homme fort du Royaume-Uni, Boris Johnson.

Pour débuter cette journée marathon, les députés britanniques ont assisté, en début d’après-midi, à la dernière intervention de Theresa May en tant que première ministre, lors de la traditionnelle séance des questions au gouvernement. Celle qui n’a pas su convaincre son camp de voter son accord du Brexit a ensuite fait une courte allocution devant Downing Street, là même où elle avait annoncé sa démission fin mai en confiant son « profond regret » d’avoir échoué à mettre en œuvre le Brexit, pour lequel ont voté 52 % des Britanniques lors du référendum de juin 2016.

« Beaucoup reste à faire », a affirmé l’ancienne chef de file des conservateurs, souhaitant « bonne chance » à Boris Johnson et ses équipes. « Leur réussite sera notre réussite », a répété Theresa May, rappelant que « rien ne peut être fait seul ». « Le Brexit doit être conclu d’une manière qui fonctionne pour tout le Royaume-Uni », a-t-elle lancé, avant de remercier ses équipes et les Britanniques qui ont « placé leur confiance » en elle.

« J’espère aussi que les jeunes filles ont vu à travers mon parcours qu’il n’y a rien qu’elles ne puissent atteindre si elles le veulent. »

Theresa May s’est ensuite rendue au palais de Buckingham pour présenter sa démission à Elizabeth II. Après son passage, la souveraine recevra Boris Johnson, et l’invitera à former un gouvernement. Après cette entrevue, le nouveau locataire de Downing Street, dont la matinée était consacrée à boucler la composition de son gouvernement, fera un discours.

« J’ai remis ma démission »

Certains ministres de Theresa May n’ont pas attendu d’être remerciés par le nouveau premier ministre pour faire leurs valises. C’est le cas notamment de Philip Hammond, ministre des finances. « J’ai remis ma démission à Theresa May. Cela a été un privilège de servir comme chancelier de l’Echiquier ces trois dernières années », a-t-il écrit sur Twitter. Il avait annoncé qu’il ne laisserait pas le plaisir à Boris Johnson de le démettre de ses fonctions et s’opposerait au Brexit sans accord auquel le nouveau chef du gouvernement se montre prêt.

Mardi, l’ex-maire de Londres et ancien ministre des affaires étrangères a répété son objectif : « Nous allons mettre en œuvre le Brexit le 31 octobre », date butoir fixée après deux reports. « Nous allons tirer avantage de toutes les opportunités que cela apportera », a ajouté celui qui milita avec passion pour la sortie de l’UE, continuant de brandir son optimisme comme étendard.

Dans l’attente de la prise de fonctions de Boris Johnson, la Bourse de Londres était en léger recul mercredi matin. « Les questions clés portent sur qui va être nommé au gouvernement et comment il va se comporter avec l’UE dans les prochains jours. Beaucoup de choses ont été intégrées par le marché mais un vrai Brexit sans accord ne l’est pas », estime Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

Pourquoi Boris Johnson, le futur premier ministre britannique, divise autant
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