Une telle décision n’avait pas été prise par un tribunal fédéral américain depuis seize ans. Le gouvernement de Donald Trump a annoncé, jeudi 25 juillet, que plusieurs exécutions de personnes condamnées à mort par des tribunaux fédéraux étaient programmées.

Le ministère de la justice a adopté un nouveau protocole d’injection létale et cinq exécutions auront lieu dans une prison fédérale de l’Indiana, selon un communiqué. Elles concerneront des personnes condamnées « pour avoir tué, et parfois torturé et violé, les membres les plus vulnérables de la société : des enfants ou des personnes âgées », selon ce communiqué.

La peine de mort est légale aux Etats-Unis, mais plusieurs Etats l’ont déclarée illégale ou ont prononcé des moratoires, si bien qu’elle n’est de fait appliquée que dans certains d’entre eux. Sur les vingt-cinq exécutions effectuées en 2018, treize ont eu lieu dans le Texas.

Peu de condamnations au niveau fédéral

Au niveau fédéral, depuis la levée d’un moratoire en 1988, seuls trois condamnés à mort ont été exécutés, dont le dernier en 2003. Les tribunaux fédéraux prononcent rarement des peines capitales ; une soixantaine de personnes se trouvent dans les couloirs de la mort de pénitenciers fédéraux, selon le Centre d’information sur la peine de mort.

Le président républicain Donald Trump, qui brigue sa réélection en 2020, réclame régulièrement un usage renforcé de la peine capitale, notamment pour les tueurs de policiers, les islamistes ou pour lutter contre le trafic de drogue. Il l’avait également réclamée après la tuerie dans une synagogue de Pittsburgh, en octobre 2018, qui avait fait onze morts.

L’application de la peine de mort recule depuis une dizaine d’années aux Etats-Unis principalement en raison des interrogations sur la légalité des injections létales, accusées de causer trop de souffrance, et sur la disponibilité des produits. Les grands laboratoires pharmaceutiques, soucieux de ne pas associer leur nom à la peine de mort, refusent de livrer les substances.