A Tunis, le 26 juillet. / ZOUBEIR SOUISSI / REUTERS

La Tunisie va rendre, samedi 27 juillet, un hommage national à son premier président élu démocratiquement au suffrage universel, Béji Caïd Essebsi, mort jeudi à l’âge de 92 ans.

Le président va être enterré lors d’une cérémonie officielle, prévue à 11 heures locales (12 heures à Paris), en présence de plusieurs chefs d’Etat, dont Emmanuel Macron. Sont également attendus le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le président algérien par intérim, Abdelkader Bensalah, ou encore le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit.

Le cortège funèbre quittera le palais de Carthage vers le cimetière du Djellaz, à environ 25 kilomètres de là, où Béji Caïd Essebsi sera inhumé aux côtés des membres de sa famille.

« Il appartient au peuple tunisien »

De nombreux Tunisiens sont attendus dans ce vaste cimetière en plein Tunis pour faire leur dernier adieu à leur président, décédé le jour où la Tunisie célébrait la proclamation de la République en 1957. Le ministère de l’intérieur a indiqué avoir déployé un important dispositif de sécurité, tout en respectant les « rassemblements spontanés de citoyens ».

« Le président Béji Caid Essebsi appartient au peuple tunisien et chaque Tunisien a le droit d’assister à ses funérailles », a écrit son fils Hafedh, sur Facebook. Certains Tunisiens rendaient dès vendredi des hommages spontanés au président, et déposaient des fleurs à proximité du palais.

Vendredi, les journaux ont été imprimés en noir et blanc, de nombreux sites d’informations arboraient des logos en deuil et la télévision nationale continuait à diffuser des versets du Coran entre les journaux d’actualités.

La Tunisie a décrété sept jours de deuil en hommage à son président, et des matchs de foot ainsi que des événements culturels ont été annulés.

Lire l’éditorial du « Monde » : Les ambivalences du président Essebsi

Nouvelle élection le 15 septembre ?

Depuis l’annonce du décès, les hommages internationaux ont afflué pour saluer le rôle crucial du président dans la « marche vers la démocratie » dans le berceau du Printemps arabe. Des pays voisins comme l’Algérie, l’Egypte, la Libye, la Jordanie ou la Mauritanie ont décrété trois jours de deuil.

Le chef du Parlement, Mohamed Ennaceur, 85 ans, qui a prêté serment quelques heures après le décès de M. Caïd Essebsi, est chargé d’assurer la présidence par intérim pour 90 jours maximum, soit jusqu’à fin octobre.

L’instance supérieure indépendante chargée d’organiser des élections (Isie) a annoncé jeudi une élection présidentielle anticipée « probable » dès le 15 septembre, au lieu du 17 novembre initialement prévu, ce qui bouleverse le calendrier électoral. Des législatives sont prévues le 6 octobre. Ce calendrier n’a pas encore été confirmé par l’Isie.

De nombreux Tunisiens se sont dit fiers de la transition rapide mise en place dans le pays pionnier des Printemps arabes, dont la fragilité des institutions avait été mise en évidence lors d’une première hospitalisation de M. Essebsi fin juin, qui avait laissé craindre une vacance du pouvoir.