Le 19 décembre 2017, une vue sur l’hôpital de La Timone, à Marseille, dans le sud de la France. / ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

« Portes coupe-feu manquantes, issues de secours cadenassées, matériaux inflammables » : citant un rapport d’août 2017, le Journal du dimanche (JDD) de ce week-end dévoile les nombreuses carences constatées en matière de sécurité incendie à l’hôpital marseillais de La Timone.

Selon le rapport de la sous-commission départementale de sécurité du 4 août 2017, dont le JDD reproduit des extraits, la situation la plus sérieuse est constatée dans l’immeuble de grande hauteur (IGH) de La Timone, haut de 17 étages. Au-delà du cas de l’hôpital marseillais, le journal assure qu’une dizaine d’établissements ne respectent pas les normes de sécurité incendie.

Selon le journal dominical, ni la municipalité, représentée à la commission de sécurité et au conseil de surveillance de l’hôpital, ni le directeur de la Timone, ni l’Agence régionale de santé, à laquelle le ministère de la santé avait renvoyé, n’avait « accepté de répondre » à ces affirmations cette semaine.

Contactée par l’Agence France-Presse dimanche, la direction de l’APHM (Assistance publique - hôpitaux de Marseille), dont dépend La Timone, a convenu dans un communiqué que la mise à niveau d’un hôpital construit au début des années 1970 avec les normes en vigueur aujourd’hui « nécessite des travaux importants », qui seront engagés dans le cadre d’un projet de modernisation immobilière de 315 millions d’euros.

La région réclame des « clarifications »

Ce projet de modernisation, déclaré éligible en janvier 2018, est dans sa phase d’approbation pour mise en œuvre. « Si l’Etat le valide définitivement, il apportera un financement à hauteur de 50 % », précise l’APHM, soulignant que le département, la région, la métropole Aix-Marseille-Provence et la ville de Marseille se sont engagées à cofinancer ce plan pour 130 millions d’euros.

« Mais il ne faut pas inquiéter inutilement », a insisté auprès de l’AFP le secrétaire général de l’APHM, Pierre Pinzelli, en affirmant qu’avant ces interventions sur la structure même du bâtiment, « toutes les mesures de veille et de sécurité » ont été prises, avec notamment un service de sécurité incendie de huit personnes 24 heures sur 24, et « un système de détection incendie parfaitement opérationnel et aux normes ».

Précisant que 2 millions d’euros ont été consacrés aux travaux de mise en sécurité de La Timone entre 2018 et 2019, l’APHM souligne notamment la présence de portes coupe-feu automatiques permettant de cloisonner chaque étage de façon étanche, ainsi que de moyens de lutte directe contre les flammes disponibles à chaque étage.

Dans un communiqué dimanche, le président LR de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Renaud Muselier, a regretté « une situation d’une extrême gravité » : « Des clarifications sont nécessaires et des décisions doivent être prises », poursuit l’élu, face à ces « graves failles en termes de sécurité » révélées cette semaine par le JDD.

Interrogé sur franceinfo à ce sujet, François Crémieux, directeur général adjoint de L’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a réagi à l’enquête du JDD, reconnaissant que « les moyens humains viennent compenser des moyens techniques qui, dans certains bâtiments, sont défaillants ».

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