Les thèses de « l’effondrement » de notre civilisation, défendues par des chercheurs, des experts et quelques hommes et femmes politiques, rencontrent un succès inattendu auprès du grand public. Nous avons sollicité plusieurs personnalités qui, chacune, apportent un regard neuf sur cette grande peur du XXIe siècle. Si vous avez manqué l’une de ces tribunes, les voici rassemblées.

Fanny Michaëlis / FANNY MICHAELIS

1/ Yves Cochet, Pablo Servigne et Agnès Sinaï : « Face à l’effondrement, il faut mettre en œuvre une nouvelle organisation sociale et culturelle »

Tous les trois membres de l’Institut Momentum, ils appellent à assumer l’effondrement systémique global qui vient pour préparer l’avènement d’une société « résiliente ».

FANNY MICHAËLIS

2/ Jean-Baptiste Fressoz : « L’effondrement des civilisations est un problème qui obsède l’Occident depuis au moins deux siècles »

Ces discours sont vieux comme le monde, rappelle l’historien, et ne permettent pas forcément de prendre conscience de l’urgence écologique.

Fanny Michaëlis

3/ Marianne Durano : « Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible »

« A quoi bon des enfants en temps d’effondrement ? », s’interroge la philosophe. Elle rappelle que bien avant l’époque de l’éco-anxiété, la philosophie s’était chargée de penser cette mortalité.

FANNY MICHAËLIS

4/ Sylvie Brunel : « Le changement climatique n’est pas forcément une mauvaise nouvelle »

Les discours catastrophistes sont démobilisateurs et ne tiennent pas compte de la capacité des hommes à innover et à coopérer, soutient la géographe.

FANNY MICHAËLIS

5/ Virginie Maris : « Un autre monde semble disparaître, cette part que nous n’avons pas créée : celui de la nature sauvage »

Un million d’espèces sont menacées, dont 6 000 en danger critique d’extinction… il est temps de « décoloniser la nature », de « suspendre notre assaut, de laisser la nature reprendre son souffle », exhorte la philosophe Virginie Maris.

FANNY MICHAËLIS

6/ Sylvain Tesson : « Vivre mieux aujourd’hui consiste à échapper aux développements du progrès »

C’est un phénomène inédit dans l’histoire humaine : la vie s’invente à présent en faisant des pas de côté, loin de la modernisation, explique l’écrivain et aventurier.