Alexeï Navalny organise d’importantes manifestations contre le président Vladimir Poutine, ce qui lui vaut régulièrement des condamnations à de courtes peines. / Pavel Golovkin / AP

Les craintes se multiplient, lundi 29 juillet, pour la santé du principal opposant russe, Alexeï Navalny. Condamné jeudi à trente jours de prison, il a été transféré, dimanche soir, de sa cellule de prison à un hôpital après une réaction allergique qualifiée de « bizarre » par son entourage.

L’avocat de 43 ans souffre notamment d’un gonflement des paupières et a de multiples abcès sur le cou, le dos, le torse et les coudes. Ses avocats et médecins personnels n’ont pu le voir qu’à travers une porte entrouverte, mais ils disent envisager qu’une « substance chimique inconnue [lui ait été administrée par] une personne tierce ».

« Je présume que la cause de la “maladie” d’Alexeï Navalny peut être un certain agent toxique », a écrit, lundi sur Facebook, son médecin, Anastasia Vassilieva, qui appelle à faire une analyse chimique du linge de lit dans sa cellule et précise : « Alexeï n’a jamais eu d’allergie quelconque. »

Contacté par l’Agence France-Presse, un représentant de l’hôpital s’est contenté d’indiquer que son état était « satisfaisant » et sa température normale.

« Une grave réaction allergique »

Opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny avait été renvoyé en prison mercredi, à deux jours d’un rassemblement de l’opposition pour des élections libres, qui s’est soldé samedi par plus de 1 400 arrestations à Moscou, selon une ONG spécialisée dans le suivi des manifestations.

Ce rassemblement, où l’opposition russe a protesté contre le rejet des candidatures de ses représentants aux élections locales de septembre, a eu lieu moins d’une semaine après une manifestation ayant réuni 22 000 personnes à Moscou le 14 juillet, du jamais-vu depuis plusieurs années.

En 2017, M. Navalny avait dû être soigné en Espagne d’une brûlure à l’œil après avoir été aspergé d’un colorant vert antiseptique par un ultranationaliste pro-Kremlin.