Le Roundup de Monsanto Co est présenté à Encinitas, en Californie, aux Etats-Unis, le 26 juin 2017. / Mike Blake / REUTERS

Déjà condamné à trois reprises pour la commercialisation de son herbicide à base de glyphosate, Monsanto est loin d’en avoir fini avec ses démêlés judiciaires. Le groupe chimique et pharmaceutique allemand Bayer, dont Monsanto est désormais l’une des filiales, doit affronter 18 400 procédures déposées aux Etats-Unis contre ce produit-phare de la firme, le glyphosate, principe actif du célèbre Roundup.

Ce nouveau pointage « au 11 juillet », dévoilé mardi 30 juillet, actualise le chiffre de 13 400 procédures communiqué à la fin du mois d’avril, alors que Bayer a dû jusqu’ici indemniser des requérants californiens atteints d’un cancer. Un dossier qui empoisonne l’intégration du spécialiste américain des pesticides et des semences.

Bayer fait appel

Les montants dus par le groupe dans ces trois affaires ont néanmoins été fortement réduits par le deuxième examen d’un juge, passant respectivement de 289 à 78 millions de dollars, de 80 à 25 millions de dollars et de plus de deux milliards à 69,3 millions de dollars.

Mais Bayer compte faire appel et conteste le principe même de sa responsabilité, martelant depuis des mois qu’aucun régulateur dans le monde n’a conclu à la dangerosité du glyphosate depuis sa mise sur le marché au milieu des années 1970.

L’inventeur allemand de l’aspirine a pris l’an dernier le plus grand pari de son histoire, en avalant Monsanto pour 63 milliards de dollars, misant sur le recours croissant à la chimie pour nourrir une planète toujours plus peuplée et perturbée par le réchauffement climatique.

Mais le groupe doit depuis composer avec la réputation controversée de sa cible américaine, à la fois dans le commerce de semences OGM et dans celui des pesticides, visés par différentes procédures judiciaires et enjeux de débats politiques dans de nombreux pays.

Par ailleurs, Bayer a annoncé quelques mois après le rachat une vaste restructuration incluant la suppression de 12 000 postes, dont le coût a pesé sur ses comptes du deuxième trimestre dévoilés mardi, avec un bénéfice net diminué de moitié sur un an.

En quoi le glyphosate pose-t-il problème ?
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