Selon l’Insee, la consommation en biens est ainsi restée atone / ERIC GAILLARD / REUTERS

La croissance économique a plafonné à 0,2 % en France au deuxième trimestre, en raison principalement d’un ralentissement de la consommation des ménages, selon une première estimation publiée mardi 30 juillet par l’Insee.

Ce chiffre est inférieur à la prévision publiée fin juin par l’organisme public, qui pariait sur une croissance de 0,3 %, identique à celle du premier trimestre. Il est conforme, en revanche, à la dernière estimation de la Banque de France.

Consommation en berne

Ce résultat s’explique par la faible consommation des ménages, qui n’a progressé que de 0,2 % (contre + 0,4 % entre janvier et mars), malgré les gains de pouvoir d’achat liés aux mesures d’urgence votées sous la pression des « gilets jaunes ». Selon l’Insee, la consommation en biens est ainsi restée atone (0 % après + 0,1 %), tandis que la consommation de services a décéléré (+ 0,3 % après + 0,6 %), en raison de « moindres dépenses » dans l’hébergement et la restauration.

Concernant les biens, l’institut de statistiques fait état d’un recul des dépenses en biens fabriqués (− 0,3 %) « lié à la baisse des ventes de voitures ». Les dépenses en énergie sont, pour leur part, restées dynamiques (+ 0,8 %) « en raison des températures inférieures aux normales en mai », ajoute l’Insee.

Les variations de stocks ont également pesé sur la croissance, à hauteur de 0,2 point, alors qu’elles avaient dopé le produit intérieur brut (PIB) hexagonal de 0,3 point entre janvier et mars.

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Accélération de l’investissement

L’investissement, à l’inverse, a soutenu l’activité. Selon l’Insee, il a accéléré de 0,9 % (après avoir augmenté de 0,5 % au premier trimestre), grâce à l’investissement des entreprises, à nouveau très dynamique (+ 1,2 % après + 0,7 %).

Le commerce extérieur, enfin, est resté neutre sur la croissance, alors qu’il l’avait pénalisée de 0,3 point au premier trimestre : les exportations ont ainsi progressé de 0,2 %, tandis que les importations ont marqué le pas (+ 0,1 % après + 1,1 %).

Avec ces résultats, l’« acquis de croissance » – c’est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait à la fin de l’année si la croissance restait nulle au cours du prochain semestre – était, au 30 juin, de 1 %. Ce niveau rend incertaine l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement, qui prévoit une croissance de 1,4 % pour 2019, en repli de 0,3 point par rapport à son scénario initial.

Selon la Banque de France, mais aussi selon l’OCDE, le FMI et la Commission européenne, l’activité économique devrait progresser de 1,3 % cette année, contre 1,7 % en 2018.