L’ancien maire de Téhéran Mohammad-Ali Najafi a été condamné à mort pour l’assassinat de sa femme. / MEGHDAD MADADI / AFP

L’ancien maire de Téhéran Mohammad-Ali Najafi a été condamné à mort pour l’assassinat de sa femme, a indiqué mardi 30 juillet l’Autorité judiciaire iranienne.

Figure du mouvement réformateur, M. Najafi, 67 ans, a été reconnu coupable d’avoir tué par balle sa seconde épouse, Mitra Ostad, 35 ans, dans leur logement de la capitale iranienne, le 28 mai. L’ancien élu s’était livré à la police le jour même et avait reconnu avoir abattu sa femme, dont le corps avait été retrouvé dans la baignoire de la salle de bain.

« Le tribunal a établi que le meurtre avait été prémédité et a ordonné la peine de mort », a déclaré le porte-parole de l’autorité judiciaire, Gholamhossein Esmaili, cité par Mizan Online, l’agence de l’institution. M. Najafi a été acquitté des charges de coups et blessures, mais s’est par ailleurs vu condamné à deux ans de prison pour possession illégale d’arme à feu.

L’avocat de M. Najafi a indiqué que son client ferait appel. « Nous espérons que la Cour suprême accepte nos préoccupations et rende justice en rejetant ce verdict », a déclaré Me Hamid Goudarzi, cité par l’agence Isna.

Ancien conseiller économique d’Hassan Rohani

Le statut de M. Najafi et le parfum de scandale entourant son deuxième mariage, sans qu’il ait divorcé de sa première épouse, comme le permet la loi iranienne – alors que la polygamie est mal perçue dans la société iranienne –, ont contribué à susciter un important intérêt en Iran pour cette affaire.

Son procès a fait l’objet d’une grande couverture dans des médias officiels, alors que les scandales liés à des politiciens sont rarement évoqués à la télévision.

Brillant mathématicien et professeur d’université, M. Najafi a été conseiller économique du président Hassan Rohani et ministre de l’éducation. Il a été élu maire de Téhéran en août 2017, mais a démissionné en avril 2018 après avoir été critiqué par les conservateurs pour avoir assisté à un spectacle de danse d’écolières.

Certains ultraconservateurs ont jugé que ce procès démontrait la « faillite morale » des réformateurs, ces derniers accusant, eux, la télévision publique dominée par les conservateurs d’avoir couvert l’affaire de façon biaisée à des fins politiques.