Un garçon afghan regarde Kaboul depuis une maison endommagée par une attaque le 29 juillet 2019. / NOORULLAH SHIRZADA / AFP

Les civils continuent de mourir et d’être blessés à un rythme « inacceptable », a dénoncé la Mission de l’ONU en Afghanistan (Manua), mardi 30 juillet. Et ce, malgré les discussions visant à mettre fin à des décennies de guerre.

Au premier semestre 2019, 1 366 civils ont été tués et 2 446 blessés, a fait savoir la Manua dans un rapport. Une baisse de 27 % du nombre de victimes par rapport aux six premiers mois de 2018, qui reste « choquant et inacceptable », a souligné la mission de l’ONU, qui qualifie d’« insuffisants » les « efforts » annoncés par les deux parties pour limiter les pertes civiles.

Un tiers des victimes sont des enfants

Un tiers des victimes sont des enfants (327 morts et 880 blessés), notamment en raison des munitions non explosées qu’ils manipulent, inconscients du danger. Par ailleurs, les civils ont davantage été tués par les forces progouvernementales que par les groupes insurgés (717 morts contre 531), en grande partie du fait des frappes aériennes afghanes et américaines, selon la Manua.

Les forces progouvernementales ont ainsi causé 31 % de pertes civiles supplémentaires au premier semestre 2019 par rapport à la même période en 2018, quand celles attribuées aux différents groupes insurgés – principalement les talibans et le groupe Etat islamique – ont diminué de 43 % – du fait d’une baisse des attentats-suicides et des attaques complexes.

Début juillet, lors d’une rencontre historique à Doha entre des responsables talibans et des représentants du gouvernement afghan, les deux parties avaient publié une résolution commune dans laquelle elles appelaient à réduire le nombre de victimes civiles à zéro. Mais le massacre de civils s’est poursuivi depuis lors.

3 800 tués en 2018

« Tout le monde a entendu haut et fort le message des délégués afghans aux pourparlers de Doha : “Réduisez le nombre de victimes civiles à zéro !” », a lancé, dans un communiqué, le dirigeant de la Manua, Tadamichi Yamamoto. « Nous exhortons toutes les parties à tenir compte de cet impératif et à répondre à l’appel des Afghans pour que des mesures immédiates soient prises afin de réduire les terribles dommages infligés », a-t-il poursuivi.

L’année 2018 avait été la plus meurtrière pour les civils afghans avec 3 804 tués (dont 900 enfants) et 7 189 blessés.

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