Un homme se fait vacciner contre le virus Ebola à Goma, en République démocratique du Congo, le 17 juillet. / Olivia Acland / REUTERS

Seize jours après un premier cas de maladie à virus Ebola à Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), un deuxième patient, enregistré mardi 30 juillet, renforce la menace d’une propagation de l’épidémie.

« Je viens d’être informé d’un cas de la maladie à virus Ebola à Goma », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le docteur Aruna Abedi, coordonnateur de la riposte contre Ebola dans la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale. « C’est un monsieur qui serait venu de Mongbwalu et qui était suivi à Bunia (Ituri). Il a fui nos équipes de riposte et se retrouve à Goma », a-t-il précisé. Ce cas est le deuxième enregistré dans cette ville d’environ deux millions d’habitants, située à la frontière avec le Rwanda, depuis la déclaration de l’épidémie dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri le 1er août 2018. Le premier cas avait été découvert le 14 juillet.

Dans un communiqué officiel parvenu à l’AFP, signé par le professeur et expert congolais Jean-Jacques Muyembe, il est noté : « Nos équipes de la riposte viennent de détecter et isoler un deuxième cas ce 30 juillet 2019, et a priori sans lien avec le premier cas. » Selon ce document, le malade « est arrivé à Goma depuis le 13 juillet 2019 en provenance d’une zone minière dans la province de l’Ituri, sans signes de maladie, et a développé les premiers signes le 22 juillet 2019 ». « Le malade est actuellement au centre de traitement Ebola de Goma pour sa prise en charge », ajoute ce communiqué, également signé par le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Nzanzu Kasivita Carly.

Les deux responsables congolais ont appelé la population à collaborer avec les équipes de la riposte et assuré aux « pays voisins que toutes les mesures sont prises pour renforcer la surveillance aux points d’entrée et de contrôle sanitaire ».

Cent millions de dollars déjà débloqués

Cette épidémie est la plus grave de l’histoire de la maladie depuis celle ayant touché l’Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016. Elle a tué 1 790 personnes, selon les derniers chiffres publiés mardi. Mi-juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’avait élevée au rang « d’urgence de santé publique de portée internationale », un statut réservé aux épidémies les plus graves.

Dans la foulée, la Banque mondiale a annoncé, le 24 juillet, l’octroi d’une aide pouvant aller « jusqu’à 300 millions de dollars », qui s’ajoutent aux 100 millions de dollars déjà versés par l’institution avec son mécanisme d’aide d’urgence en cas de pandémie.

La maladie à virus Ebola (auparavant nommée « fièvre hémorragique à virus Ebola ») tient son nom de la rivière Ebola, située dans le nord de la République démocratique du Congo, où le virus a été repéré pour la première fois en 1976.

Elle se transmet entre humains par contacts directs, une personne saine est contaminée par les « fluides corporels » d’une personne malade (sang, vomissures, matières fécales…) et son « taux de létalité » est très élevé puisqu’elle tue en moyenne environ la moitié des personnes atteintes, selon l’OMS.