La Corée du Nord a lancé mercredi 31 juillet deux missiles balistiques qui « ont volé environ 250 km à une altitude de 30 kilomètres avant de tomber dans la mer de l’Est », le nom que les Sud-Coréens donnent à la mer du Japon, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable auprès du chef d’état-major sud-coréen. Ils ont été tirés à l’aube depuis une zone proche de Wonsan, sur la côte Est de la Corée du Nord, a déclaré ce responsable, ajoutant qu’il s’attendait « d’autres éventuels tirs ».

La Corée du Nord n’a dans un premier temps ni confirmé ni infirmé ces tirs qui interviennent six jours après que le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, eut personnellement supervisé le tir de deux missiles de courte portée pour protester contre des exercices militaires conjoints prévus entre Séoul et Washington.

Il s’agissait du premier essai de missile depuis la rencontre impromptue en juin entre le président américain, Donald Trump, et Kim Jong-un dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule coréenne. Les dirigeants américain et nord-coréen avaient alors convenu de reprendre les discussions sur le programme nucléaire de Pyongyang. Mais cet engagement ne s’est pour l’heure pas concrétisé, et Pyongyang a averti récemment que le processus pourrait dérailler si des manœuvres communes entre Américains et Sud-Coréens se déroulaient comme prévu en août en Corée du sud.

« Accroître doucement les tensions »

S’exprimant devant des journalistes mercredi dernier, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, avait indiqué que les discussions débuteraient « dans pas trop longtemps », sans autre précision.

Pour Harry Kazianis, spécialiste des questions de défense au centre de réflexion conservateur Center for the National Interest, le dernier tir de missiles constitue de la part de la Corée du Nord une mise en garde aux alliés sud-coréens et américains de cesser les exercices militaires conjoints « ou alors nous allons continuer de montrer nos propres capacités militaires offensives et accroître doucement les tensions avec le temps ». Pyongyang va procéder à d’autres tirs avant le début des exercices américano-sud-coréens en août et continuer par la suite, prédit M. Kazianis. « La seule question est de savoir si le régime de Kim oserait tester un missile balistique intercontinental ou un missile de longue portée qui pourraient atteindre le territoire américain », ajoute-t-il.

Pyongyang avait fait savoir jeudi que les nouveaux missiles « perfectionnés » pouvaient voler à basse altitude, ce qui les rend difficiles à intercepter, et qu’ils constituaient une mise en garde à Séoul contre les projets d’exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis.

Près de 30 000 soldats américains sont déployés en Corée du Sud. Les exercices annuels qu’ils mènent avec des dizaines de milliers de soldats sud-coréens ne manquent jamais d’irriter Pyongyang. Le Nord les considère comme la répétition générale d’une invasion de son territoire.