« Je ne suis ni ministre, ni secrétaire d’Etat, et je n’ai pas prêté serment sur la Constitution française », a réagi M. Gozi. / GABRIEL BOUYS / AFP

Une partie de la classe politique italienne criait à la trahison jeudi 1er juillet après la nomination de l’ancien ministre italien Sandro Gozi comme chargé de mission auprès du premier ministre français, Edouard Philippe.

« Tu travailles pour le gouvernement italien, tu représentes et tu sers l’Etat italien et puis à un certain point tu le trahis et tu vas t’enrôler dans les rangs d’un autre gouvernement », s’est insurgé Luigi Di Maio, vice-premier ministre italien et chef du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème).

« Alors il faut réfléchir si on doit lui enlever la nationalité car nous sommes face à quelque chose d’inquiétant, un de nos secrétaires d’Etat devient maintenant membre d’un autre gouvernement avec lequel nous avons de nombreux points en commun mais aussi des intérêts divergents », a ajouté M. Di Maio dont le parti est eurosceptique.

Proche de Romano Prodi, dont il fut un collaborateur à la tête de la Commission européenne, M. Gozi, 51 ans, a été secrétaire d’Etat italien aux affaires européennes de 2014 à 2018.

Un signe de l’amitié franco-italienne

Candidat sur la liste du parti présidentiel français En Marche ! aux élections européennes de mai, Sandro Gozi fait partie des cinq eurodéputés en France qui prendront leurs fonctions au départ des élus britanniques après le Brexit.

En attendant, il a été chargé de mission auprès de M. Philippe sur le suivi de la mise en place des nouvelles institutions européennes et des relations avec le Parlement européen, « dans le contexte du démarrage d’un nouveau cycle politique au niveau de l’Union européenne », avait indiqué Matignon fin juillet.

« Mais qu’est-ce qu’il veut Di Maio ? Je ne suis ni ministre, ni secrétaire d’Etat, et je n’ai pas prêté serment sur la Constitution française », a réagi M. Gozi, cité jeudi par le quotidien La Repubblica. « A Paris, ils en sont bouche bée. Ma collaboration est vue comme un signe d’amitié », a-t-il ajouté.

Giorgia Meloni, la chef du petit parti d’extrême droite Fratelli d’Italia (FdI), a lancé de son côté une pétition pour demander au gouvernement d’obtenir que M. Gozi renonce à sa charge en France ou soit privé de sa nationalité.